Le chantier des cultures : du virtuel au réalisme ?

 


Le chantier des cultures : du virtuel au réalisme ?
Étonnante et intéressante rencontre au théâtre municipal de Grenoble, qui doit marquer le lancement d’un « chantier » de débat sur la culture, ou plus justement les cultures.Un public nombreux (600 personnes) essentiellement issu du réseau des acteurs culturels de la ville. Une animation participative classique mais efficace (type philipps 6/6) qui constituera l’unique cadre du débat et des échanges pendant 2 heures.
Donc, mais c’était un choix, pas de présentation des axes de la politique culturelle de la ville, pas d’état des lieux de la réalité grenobloise… ce qui a été repéré comme un manque par plusieurs participants.A l’instar des assises de la citoyenneté, la majorité municipale lance des débats de fond, ce qui est à mettre à son actif, mais sans prendre en compte un contexte local riche déjà de multiples expériences. Il reste une étrange impression de « virtuel ». On nous met dans une « situation hors contexte » et l’on nous dit « débattez ».

Mais allons ‘y, jouons le jeu de l’échange, sauf qu’il faudra rapidement passer au concret.

L’intro du Maire a confirmé l’inquiétude latente du public : la baisse des recettes de 6M€ aura des conséquences inéluctables sur les subventions. Cette donnée est déjà très bien intégrée par les acteurs de la culture depuis plusieurs années avec les baisses de financement du CG et de l’État. Mais mettre un a priori lié aux contraintes financières n’étouffe-t-il pas le désir de l’acte artistique, l’imaginaire et le processus créatif ?
Comment la commune, l’un des derniers boucliers de la dynamique culturelle, assumera-t-elle cette responsabilité ?

D’autres questions ont été soulevées : quels seront les critères de décisions pour le budget 2015 ? / Pourquoi les mesures prises concernant le théâtre ou les musiciens du Louvre n’ont pas fait l’objet de débat ? / Comment aller plus loin dans la mutualisation des compagnies ? / Que veulent dire cultures plurielles et rayonnement culturel ? / Comment décloisonner les services de la ville pour une prise en compte transversale de la culture ? / Que pense le « public » ? / Quelle place pour l’éducation artistique ? / Quelle compétence culturelle dans la nouvelle métropole ?…

Indéniablement, cette démarche révèle une prise de risque courageuse de l’adjointe aux cultures.
Le chantier a le mérite d’être ouvert.
PB

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