Vieillissement des étrangers : agir ensemble à Grenoble

Retour sur le « Samedi de GO » intitulée  : Accompagner le vieillissement des étranger(e)s : comment avancer ensemble à Grenoble ?  Samedi 30 Mai à la MJC Prémol

Vivants pour la plupart dans une grande précarité et fréquemment atteints par de nombreuses maladies, les vieux migrants sont le témoignage de certaines inégalités qui touchent les populations issues de l’immigration. Et les femmes immigrées âgées sont les grandes oubliées…
A Grenoble, comment continuer à développer des modes de logement adaptés, soutenir l’accès aux droits, promouvoir une mémoire partagée et faciliter la liberté de vivre sa vieillesse entre ici et là bas ?.

Nous remercions tous les participants de leur participation active : les personnes âgées étrangères présentent, les représentants du café social lyonnais : l' »Olivier des sages », celles et ceux du café social grenoblois  » Pays’ages », les associations : Odti, Les Petits Frères des Pauvres, Les travailleurs sénégalais de Grenoble, les témoignages sensibles de l’élue Kheira Capdepon, d’Abdoulaye Dia, de Mohamédou Tall, l’intervention de Nassima Moujoud ainsi que l’animation dynamique de Bahija Ferhat co-présidente de GO.

– Pour mieux connaitre l’Olivier des sages à Lyon : http://www.olivierdessages.com/

olivier des sages

– Pour mieux connaitre Pays’âges à Grenoble :http://www.alpesolidaires.org/pays-ages-la-maison-des-sages

Vous pouvez lire aussi la « P’tite page de Pays’ages » chaque mois ainsi que son programme d’activité.

Pays'ages

– Intervention de Nassima Moujoub sociologue sur la situation des femmes immigrées vieillissantes ( en attente)

– Enfin nous publions la synthèse de la rencontre rédigée par Jean Philippe Motte, qui trace quelques orientations et pistes de travail :

« Cette rencontre a rassemblé des personnes d’origine et de statut divers , de Lyon et de Grenoble , des associations et de la Ville , professionnels et élu(e)s , militants et universitaires. Elle a donné lieu à des débats fructueux sur le sujet abordé. Il ne s’agit pas ici d’en rendre compte mais plutôt de proposer quelques orientations et pistes de travail dans la foulée de nos échanges

1. Tout d’ abord s’adosser aux travaux antérieurs sur la question du vieillissement des étrangers et immigrés ; particulièrement :
– le colloque de Pays’âges de janvier 2014 sur ce sujet dont les actes doivent paraître prochainement
– le colloque de la revue « Écarts d’identité « de 2010 sur les femmes immigrées
– les préconisations de la Mission parlementaire récente qui a auditionné plusieurs acteurs grenoblois

2. Travailler à la constitution d’un réseau local de coopération entre les différents partenaires concernés, dont plusieurs sont présents à la rencontre : associations comme l’Odti, « les petits frères des pauvres », Pays’âges , etc ; institutions comme la Ville et le CCAS de Grenoble , et aussi le Département , et encore les Caisses de retraite ( la Carsat ) , les organismes de logements sociaux , et d’autres associations etc.
La mobilisation de ce réseau est nécessairement liée à la mise en œuvre d’actions communes, partagées , permettant aux vieux migrants d’avancer en âge dans de bonnes conditions , et articulant l’accès de ceux-ci à leurs droits et la pratique de diverses formes de solidarité , interpersonnelle , communautaire , institutionnelle.

3. Ce sont bien ces différentes formes de solidarité qu’il faut reconnaître, promouvoir et combiner, sur la base des droits sociaux (retraite, santé, logement ) et des spécificités culturelles des personnes concernées ( liens communautaires , relations hommes-femmes , etc. ). Ces solidarités ont des dimensions interpersonnelles, elles passent par des relations de personne à personne, souvent dans un cadre associatif, lui-même parfois communautaire, parfois interculturel ; et des dimensions institutionnelles. Plusieurs témoignages ont illustré ces formes de solidarité, ceux des petits frères des pauvres et des travailleurs sénégalais par exemple ; ou en montré les difficultés, notamment dans la relation aux institutions , celles-ci se comportant souvent de manière discriminatoire vis à vis des vieux migrants ( témoignage de l’Odti ). A cet égard, l’exemple donné par « Olivier des sages « (café social de Lyon ) d’une convention passée avec la Carsat semble une manière de surmonter certains obstacles.

4. sur les pistes d’action proprement dites :
– travailler à des conventions avec les organismes sociaux (caisses de retraite, mutuelles, CCAS, bailleurs) visant à la prise en charge « régulière « des vieux migrants
développer des lieux de rencontre et de convivialité, tels que les cafés sociaux, à l’échelle de la ville et de l’agglomération ; en prochaine étape, dans le sud de la ville à la Villeneuve et au Village Olympique , où une telle réalisation est en cours d’étude .
– avancer dans la prise en charge des personnes du grand âge et devenant dépendantes, dans le cadre des EPHAD ou sous d’autres formes à inventer, notamment des habitats groupés originaux
-veiller à l’aménagement de carrés religieux dans les cimetières de l’agglomération, comme il en existe dans certaines communes et dans le cimetière intercommunal de Poisat.

5. La coopération active des associations entre elles et avec la Ville et le CCAS de Grenoble est la condition impérative de toute avancée sur ces pistes d’action. Les personnes présentes, leur engagement, la tonalité des échanges, permettent de penser que cette coopération et ces avancées sont possibles. Il faut souligner également la nécessité du dialogue avec le Département, dont la compétence et les responsabilités en matière de personnes âgées sont majeures