Les animateurs périscolaires en grève pour une reconnaissance de leur métier.

Cinq syndicats appellent à la grève des animateurs périscolaires ce lundi 5 Septembre 2016. Ils protestent contre la baisse du taux d’encadrement des enfants entérinée cet été par décret

Il faut savoir que les périodes d’avant et d’après l’école relèvent de la seule responsabilité des communes et que, contrairement aux fonctions d’animation socio culturelle,  peu de règles d’encadrement ou d’exigences de qualité ne la contraignaient. Ainsi, selon les communes, les critères d’encadrement de la garderie du matin, de la cantine ou des activités du soir reposaient sur un adulte pour 20 à 30 enfants…L’état d’esprit d’alors reposait sur l’idée d’une activité « garderie » où la nécessité éducative était secondaire.

En 2013, la réforme des rythmes scolaires a permis, de donner un cadre aux activités dites « périscolaires » et de responsabiliser les communes dans leurs missions éducatives… au-delà de seuls bâtiments scolaires.

L’allongement de la période périscolaire, quasiment à égalité avec l’école, la demande de qualité des familles, la contrainte d’implication et de responsabilité des communes, ont complètement changé l’enjeu. Les activités devenaient « éducatives » avec toutes les exigences que cela devaient impliquer : contenu, encadrement, formation, organisation…

Certaines communes comme Grenoble par exemple, ont décidé en 2013 de descendre le taux d’encadrement adultes/enfants des activités de 1/25 à 1/18 en élémentaire et de 1/25 à 1/12 en maternelle, de créer des « animateurs référents » fonctionnarisés… Progrès passés quasiment inaperçus au niveau local.

Évidemment ces réformes, plus ou moins consenties par les communes, ont engendré une nette augmentation du nombre d’animateurs et donc des coûts non négligeables pour la ville. Et le fonds de soutien ministériel, même pérennisé, n’a pas été suffisant.

Cependant la réglementation de l’animation « professionnelle » est plus exigente, elle concerne 1 adulte pour 10 jusqu’à 6 ans et 1 adulte pour 14 ensuite.

Le gouvernement avait donc prévu, exceptionnellement en 2013, un assouplissement de cette règle, pour 3 ans et avec évaluation, pour les temps périscolaires, afin que les communes puissent assumer progressivement le recalage. Il a prévu de même la mise en place d’un « Projet Éducatif de Territoire » afin de permettre le dialogue entre les acteurs éducatifs locaux.

Le décret du 1er Aout 2016 qui prolonge cette mesure, a été mis en place à la demande de l’Association des Maires de France, pour répondre à la baisse des dotations de L’État aux collectivités et au fait que de nombreuses mairies ont du mal à supporter les charges que représentent le périscolaire.

On comprend donc la grogne légitime des animateurs périscolaires, de ne pas être traité à la même enseigne que leurs collègues du socio culturel. Mal payés les animateurs ont aussi des horaires éclatés : il faut aller travailler une heure le matin de 7h30 à 8h30, puis revenir à 11h30 pour la pause méridienne jusqu’à 14h, et enfin être là à 16h pour accueillir les enfants à la sortie des classes jusqu’à 18h. «Nous exigeons une meilleure reconnaissance de notre métier. Les animateurs en ont assez d’être la variable d’ajustement de la réforme des rythmes scolaires, avec aux manettes un puissant lobbying des maires»

Outre le retour à un meilleur taux d’encadrement des élèves, leurs syndicats demandent une meilleure reconnaissance du métier d’animateur, en différenciant clairement le brevet professionnel, ( BPJEPS), formation reconnue d’un an, et le BAFA (brevet d’aptitude à la fonction d’animateur), diplôme non professionnel délivré après seulement trois semaines de cours théoriques et des stages.

Si la réforme a permis de mettre un focus sur ces activités périscolaires et de leur donner une dimension éducative, il reste maintenant à transformer l’essai et à donner une vrai reconnaissance à ces animateurs, maillons essentiels des acquis éducatifs et de la lutte contre les inégalités.

PB