Grenoble : où habitent les pauvres et les riches…

Nous reproduisons ici, l’essentiel d’un article paru dans le journal l’Essort du 11 mars 2017, écrit par Elisabeth Laverdant, s’appuyant sur une étude de l’INSEE  de janvier 2017, sur la ségrégation résidentielle par le revenu.

L’enquête porte sur quatre communes de la région, dont Grenoble.

« Cartographier la mixité sociale à partir des revenus. …. Pour ce faire, l’Insee a employé la technique de carroyage. Celle-ci consiste à découper l’espace en mailles géographiques très fines. Ainsi, Grenoble a été divisée en une multitude de carrés de 200 mètres de côté.

Et le résultat est sans appel.

On note d’abord que comme à Lyon et Saint-Étienne, la mixité sociale n’est pas évidente. 22 % des carreaux sont mixtes. La mixité sociale se retrouve notamment à l’Ouest de la ville où l’on remarque une grande concentration sur la carte. Les carrés jaunes, qui représentent cette mixité ont tendance à s’éparpiller lorsque l’on se dirige vers l’Est de Grenoble.

logement social synonyme de revenu modeste

Ainsi, hauts revenus et revenus modestes ne se mélangent que très peu sur le territoire grenoblois. L’étude montre que les revenus modestes sont concentrés dans trois zones bien distinctes : Villeneuve Village Olympique, Teisseire, Abbaye Jouhaux, Châtelet et enfin Alma-Très Cloîtres, Chenoise. Mais comment expliquer cette concentration ? « On voit qu’il y a une surreprésentation de revenus modestes là où il y a des logements sociaux », explique Bruno Balouzat, chargé d’étude pour l’Insee. Effectivement, les quartiers Village Olympique, Teisseire et Alma-Très Cloîtres Chenoise sont tous des Quartiers Politiques de la Ville (QPV). Le cas du quartier Alma-Très Cloîtres Chenoise est toutefois à relativiser. Beaucoup moins étendu, il est en contact avec d’autres zones où les revenus sont plus élevés. Selon l’Insee « il présente donc une situation plus favorable du point de vue de la mixité sociale ».

Mais où sont les revenus élevés ? C’est-à-dire ceux donc le revenu fiscal est supérieur à 19 013 €, le revenu fiscal médian par unité de consommation dont l’Insee s’est servi pour son étude. (Il s’agit du revenu fiscal de 2011).

Pour trouver les revenus élevés, il faut se diriger vers le centre-ville de Grenoble. Plus précisément, on trouve une surreprésentation des revenus élevés au Nord-Est de la ville et sur les rives de l’Isère. « Il y un intérêt pour le centre-ville. C’est bien desservi, les équipements sont intéressants. Il y a des commerces. Tous ces éléments font monter les prix de l’immobilier. Ce sont des zones d’achats ou de locations qui sont chères », commente Bruno Balouzat. Il est donc naturel de ne pas trouver de faibles revenus dans ces zones.

Cette étude permet de faire un constat intéressant alors que la Métro a présenté il y a quelques semaines son Programme Local de l’Habitat (PLH). Celui-ci prévoit d’être « équilibrant », c’est-à-dire « fondé sur une répartition des logements et des règles de mixité sociale qui visent un meilleur équilibre social du territoire ». Reste à savoir si son application à Grenoble permettra de favoriser davantage la mixité sociale. »

http://lessor.fr/a-grenoble-les-revenus-modestes-aux-limites-de-la-ville-18206.html

2 Comments