GO Citoyenneté : pour un conseil municipal extraordinaire sur la sécurité à Grenoble.

Nous publions ici la demande envoyée au Maire de Grenoble pour proposer la tenue d’un conseil municipal extraordinaire sur la sécurité à Grenoble.

 

« Les événements dramatiques de cet été et le niveau élevé de la délinquance à Grenoble et dans la métropole  inquiètent tous les habitants. Bien que la pratique de la violence soit ancienne dans notre ville, elle perdure et s’installe durablement et nous ne devons pas l’accepter ni nous y accoutumer.

L’insécurité ne peut être combattue que par une volonté collective et un partenariat résolu entre tous les acteurs de notre agglomération. Hors nous assistons actuellement, de tous côtés, à une surenchère alarmante non dénuée de sous-entendus politiciens. La ville doit être au centre de cette coopération sans dogmatisme ni complaisance. Le maire de Grenoble ne peut pas seulement se retrancher derrière la rhétorique du manque de moyens de l’Etat.

Si la vidéo surveillance est souvent au cœur du débat elle est loin d’en constituer l’essentiel. Eric Piolle avait fait un de ses engagements de campagne d’en terminer avec les caméras dans l’espace public. Au final, les caméras n’ont pas été démontées mais ne sont pas opérationnelles. Oui la vidéo surveillance peut être utile dans certains cas et il est aberrant de vouloir s’en passer. Mais ce n’est pas la panacée. Nous savons très bien que les délinquants s’adaptent et se déplacent. La bonne question c’est : « combien ça coûte et ne pouvons nous pas mettre cet argent ailleurs pour améliorer la sécurité »

La police municipale est désemparée, et se sent abandonnée. Ses effectifs, aujourd’hui de 87 agents (dont la fourrière et le secrétariat) sont insuffisants (0,6 policiers pour 1000 habitants) et ne suffisent pas et la ville peine d’ailleurs à recruter les 13 postes manquants.

Grenoble avait fait pourtant des efforts considérables en matière de professionnalisation de la Police Municipale comme en matière d’installation de la vidéo surveillance, et de soutien aux dispositifs de médiation et de prévention (correspondants de nuit). Il faut surement faire plus encore et tous les élus municipaux doivent pousser en ce sens. L’armement de la police municipale, et pas seulement d’un taser est un vrai débat. Nous devons pouvoir le mener ensemble et se confronter sur ce sujet

La ville est passée à côté de la mise en place du lancement de l’expérimentation de la Police de Sécurité Quotidienne en 2017. Lés élus majoritaires comme le gouvernement en porte une part de responsabilité, ne sachant pas ou ne voulant pas dialoguer et restant sur des postures idéologiques au détriment de la sécurité des habitants. Nous constatons tous que la situation se dégrade et nous recevons des courriers d’habitants désemparés. Nous devons demander maintenant  d’une même voix, et avec nos 2 parlementaires locaux, la mise en œuvre de la Police de Sécurité quotidienne sur Grenoble et son agglomération (Échirolles et Saint-Martin d’hères).

Mais on ne peut pas résonner qu’à court terme. il faut chercher quels sont les facteurs profonds. La délinquance et la violence relève de phénomènes sociaux, (problèmes familiaux, échec scolaire, absence d’insertion sociale), « il y a un cumul de facteurs ». C’est seulement ce travail de fond qui nous permettrait vraiment de réduire le niveau des problèmes. Les projets politiques sont-ils à la hauteur de l’enjeu en terme de sécurité mais aussi de prévention et d’insertion ? Ce sera l’un des enjeux des prochaines municipales.

Dans l’attente nous devons faire face collectivement à une situation qui se dégrade de jour en jour. C’est pourquoi j’adresse un courrier au Maire de Grenoble pour demander, au nom de GO Citoyenneté, la tenue d’un débat sur ce sujet lors d’un conseil municipal extraordinaire prochainement où seront invités aussi les principaux acteurs de la ville et de la métropole.

Paul Bron

Élu municipal à Grenoble Go Citoyenneté »

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