« Nous préférons des cahiers d’espérances et d’exigences » CR rencontre GO du 21 Janvier…

GO a pris la (bonne) habitude de faire des compte-rendus des rencontres qu’il organise. Voici celui du 21 janvier : Participer au « Grand débat national » ?  Quelles propositions pour un réel changement ?

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Un débat sur le grand débat

Le débat est dans les gènes de GO Citoyenneté, c’est donc tout naturellement que nous avons organisé un débat sur le grand débat national que propose le gouvernement ! Une soixantaine de personnes se sont réunies pour discuter des points forts et des inquiétudes autour de ce grand débat, lundi 21 janvier, à l’occasion de la galette de GO. Autour de la table : des militants de partis, des personnes membres d’associations, des syndicalistes, des citoyens non engagés….

Premier point, les cahiers de doléances appellent à la plainte et non pas au débat contradictoire, étayé, construit. Débattre ce n’est pas faire dans le caricatural, dans la simplification. Nous préférerions des cahiers d’espérances et d’exigences… Ce qui nous parait essentiel : se retrouver, discuter, partager, échanger… avec la plus grande diversité possible de citoyens, mais aussi des associations, des syndicats, des gilets jaunes… Tout ce qui permet aux citoyens de s’engager est bon à prendre, il faut saisir les opportunités.

Mais débattre s’apprend : il faut utiliser des codes de langage, il faut s’approprier les espaces de discussion… qui va proposer des débats ? Nous souhaitons un « melting pot » culturel, nous sommes à l’écoute des minorités qui s’expriment peu ; c’est le cas des quartiers populaires. Là aussi, nous espérons une diversité de propositions. Le gouvernement a été poussé, obligé d’organiser ce temps de débat, les dirigeants ne sont pas non plus dans une culture du débat, pour preuve la plateforme numérique mise en place qui propose des questions à cocher…

D’une façon globale, les personnes sont sceptiques sur les règles de transparence et les suites qui seront données aux expressions. Qui va faire la synthèse ? Est-ce que cela va changer quelque chose ? Allons-nous vers une 6ème République ? Certains le souhaitent. En tout cas, notre démocratie doit s’ouvrir. Et au-delà du débat, il est nécessaire de travailler sur le processus délibératif. Ce type de démarche ouvrira forcement vers plus de participatif, vers une plus grande transparence de la décision. ; autrement, les partis extrémistes s’empareront des urnes.

D’autres sujets sont essentiels à mettre sur la table : la répartition des richesses, la transition écologique pour tous, l’accès à l’emploi, la gratuité des transports… qui induisent un nouveau projet de société.

Des mouvements comme GO Citoyenneté font vire le débat tout au long de l’année et ne s’arrêteront pas à la fin du « grand débat » ; c’est à nous tous de perpétuer l’échange, la controverse.

Prochain rendez-vous proposé par GO autour du RIC  « Référendum d’initiative citoyenne : une (fausse) bonne idée ? » le 11 Mars

CR : Sylvie Barnezet

 

La soirée du 21 Janvier était aussi l’occasion pour GO de présenter ses voeux.

Voici l’intervention de David Ryboloviezc, Président de GO Citoyenneté :

« Mesdames, Messieurs, Chèr.e.s camarades,

Chaque année, Go Citoyenneté organise sa traditionnelle Galette, pour vous souhaiter à tous et à toutes nos meilleurs vœux pour l’année à venir. Si nous vous souhaitons avant tout le meilleur pour vous et vos proches, cette rencontre est également un temps pour vous proposer de réfléchir aux enjeux sociaux et politiques de l’année.

Nous traversons depuis de nombreuses années, un crise socio-économique durable et profonde, dans laquelle les plus fragiles d’entre-nous sont un peu plus précarisé.e.s.

L’année 2018, aura marqué nous semble-t-il un tournant ! En effet, de nombreux.euses habitant.e.s de ce pays ont décidé de ne plus attendre que les hommes et les femmes politiques décident de s’occuper enfin de leurs difficultés sociales et économiques. Ils.elles ont décidé qu’il était important de prendre en main leur avenir et ont remis en cause de manière directe, forte et durable, la manière de faire de la politique. Les Gilets jaunes crient leur désir d’une autre forme de démocratie, plus directe, moins descendante.

La classe politique est fortement remise en cause et leur positionnement dominateur plus accepté.

Depuis de nombreuses années, Go a souhaité impulser une autre manière de faire de la politique, prenant en compte de manière plus forte les attentes et les propositions des habitant.e.s. Notre volonté a toujours été de proposer au Conseil Municipal d’aller plus loin dans la volonté de démocratie participative. Il y a quelques mois, lors d’une de nos réunions débats, nous avons même invité un représentant de Saillans dans la Drôme, pour partager et analyser leur expérience locale de nouvelle gestion de la vie municipale.

Au vu de la situation actuelle, dans la crise des gilets jaunes bien sûr, mais aussi dans les difficultés rencontrées au local, notamment dans les quartiers populaires de Grenoble, il nous semble à Go que nous sommes devant l’impérieuse nécessité de travailler collectivement à cette transformation de politique (au sens de la gestion de la cité). Tout au long de l’année 2018, nous avons organisé nos « samedi de Go », dans lesquels cet enjeu est apparu comme incontournable à travailler. Les habitant.e.s expriment ici et là, leurs souhaits d’être entendu.e.s et écouté.e.s. Cela nécessite nous semble-t-il de repenser la place et la posture de l’élu.e de proximité. Nous souhaitons que cette question puisse être travaillée en vue des prochaines élections municipales. Une nouvelle manière de faire de la politique est aujourd’hui indispensable, si nous voulons réussir collectivement (habitant.e.s et élu.e.s)à trouver des solutions cohérentes et durables aux problèmes récurrents que rencontrent les habitant.e.s (problèmes de logement, accès aux droits et à la santé, sentiment d’insécurité, difficultés à vivre ensemble, etc.).

En 2019, en France et à Grenoble, il est indispensable de changer de paradigme et de repenser un projet politique au service et avec les habitant.e.s Il en va de la crédibilité des élu.e.s actuel.le.s et futur.e.s. Il en va également de la possibilité pour chacun.e d’avoir le sentiment d’exister et d’être enfin reconnu.e avec ses difficultés certes, mais aussi avec ses compétences et ses propositions.

Go citoyenneté souhaite y participer avec d’autres mouvements locaux, dans le cadre de cette métropolisation qui tente de se construire, mais qui paraît encore pour beaucoup inaccessible. »

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