Construction d’écoles, Maison de l’éducation et activités périscolaires

Conseil municipal de Grenoble du 16 Décembre 2019

A propos de la délibération sur l’ouverture de la nouvelle école Marianne Cohn… Extraits de l’intervention de Paul Bron…

 

« …/… Ce que je voudrais dire c’est que la préoccupation essentielle dans la construction d’une école se situe pour moi à trois niveaux :

  1. Bien sur, le niveau de l’équilibre énergétique et écologique de l’équipement est essentiel et comme vous le mettez beaucoup en avant, je n’insisterai pas sur ce point

Mais il y a deux autres préoccupations très importantes :

  1. Le niveau de l’adaptation de l’école aux besoins pédagogiques des enseignants et à la qualité de vie des enfants

Il est nécessaire de travailler avec les enseignants parce que ce sont eux qui accompagnent une classe, définissent la pédagogie adaptée, expriment leurs besoins en terme d’équipement sportif, culturel et d’espaces verts de l’école. Et quand on pratique une pédagogie active les besoins en termes d’équipements peuvent être très différents.

Il est nécessaire aussi de prendre l’avis des enfants qui ont souvent une vision bien plus éclairée qu’on ne l’imagine, sur leurs besoins d’espace et d’aération. Et bien sûr les parents doivent collaborer à organiser ces espaces dans l’intérêt éducatif de tous.

  1. Il y a un dernier niveau qui est celui de l’intégration et de l’adaptation de l’école à son quartier.  J’appelle cela le projet de « Maisons de l’Education»

Un établissement scolaire est utilisé par l’enseignement scolaire, 24h par semaine et 36/52 semaines par an. Pourtant cet équipement municipal est entretenu, chauffé, équipé pour toute l’année. Il s’agirait de  se mettre en perspective de l’utiliser plus intensément au service de l’enfance et de l’éducation.

Cela veut dire que, en dehors des heures d’ouverture à l’enseignement scolaire, l’établissement scolaire devrait pouvoir être dédié à l’éducation au sens large, toute l’année, en fonction des besoins éducatifs du quartier : cantine, périscolaire bien sur, mais aussi ouverture aux parents, aux autres activités éducatives associatives pendant les vacances, voir à l’éducation des adultes si besoin…

L’ancienne école Jean Macé, devenue depuis Simone Lagrange, avait été conçue sur le profil d’une maison de l’éducation.

Beaucoup d’initiatives pourraient émerger si on ouvrait les portes des écoles. Tout en préservant évidemment la qualité des classes et du travail des enseignants. Un bon équilibre reste à trouver dans le respect de chacun.

 

A Grenoble, l’évolution de l’usage des équipements scolaires a déjà beaucoup changé depuis 2013, sous l’impulsion de la mise en œuvre de la semaine de 4,5 jours.

Les temps, qui autrefois étaient considérés comme de la garderie, sont devenus « à perspective éducative ». La pause méridienne, le temps périscolaire après la classe, ne sont plus négligés comme avant. La préoccupation de la ville est maintenant de leur donner un contenu éducatif.

L’encadrement ancien de 1 animateur pour 30 enfants, est passé en 2013 à 1/15. La mesure d’une ATSEM par classe a été instituée.

Il faut se rendre compte que maintenant, le temps passé par un enfant, dans l’établissement scolaire est quasiment équivalent entre classe et périscolaire : à peu près 20h de périscolaire pour 26 h de classe. C’est la raison pour laquelle la ville  apprécie ces 20h comme des temps importants pour l’évolution de l’enfant, en terme culturel, sportif, écologique, d’ouverture sur la nature et le monde…etc…

De la même façon qu’une école a un directeur, les temps périscolaires disposent de « référents scolaires » dans chaque école primaire afin d’animer l’équipe des animateurs et d’être le référent auprès du directeur de l’école.

Toute cette organisation, sous la responsabilité des villes, devra être encore affinée, complétée, il faudra en assumer financièrement les coûts, fidéliser les postes d’animateur et d’Atsem actuellement trop précarisés, … mais la route est tracée et avec le temps, ce que l’on appelle les temps périscolaires, deviendront de véritables temps éducatifs.

Sans doute faudra t il passer par la mise en place d’un service municipal d’accompagnement scolaire. Mais il est indéniable que la dynamique créée par la mise en place de la semaine de 4,5 jours a été déterminante pour responsabiliser la ville. »