Finances de Grenoble : entre tension, réalisme et …austérité

Un rapport financier met en évidence la situation tendue du budget municipal

Finances de Grenoble : entre tension, réalisme et ...austérité
Réalisé par les services de la ville de Grenoble, il a été rendu public le 2 Décembre 2014.Ce rapport (difficile de le qualifier d’audit !) met en évidence « la situation tendue » du budget municipal  » qui va avoir une influence forte sur les choix municipaux pour les prochaines années ».Précisons que, pour garantir une certaine objectivité, GO avait demandé un audit externe, de la ville : voir sur ce site l’article du 19 Octobre:  » seul un audit financier des comptes de la ville indépendant ET externe évitera toute contestation  »
Celui ci a été refusé par le Maire sur un argument financier !Soyons clair:
Malgré un contexte déjà difficile, des choix stratégiques et financiers ont été faits par la majorité précédente. Et derrière les chiffres il y a des réalités économiques, sociales et solidaires assumées.– L’augmentation des charges de personnel (50% du budget de fonctionnement de la ville) est liée à 2 facteurs :
° d’une part à l’effet mécanique de l’évolution des statuts des agents de la ville : de1,5à 3% selon les années.
° d’autre part des créations de postes dans la police municipale, l’embauche de 52 emplois d’avenir et de personnel supplémentaire lié à l’évolution des effectifs scolaires et enfin dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, la mesure « une ATSEM par classe » ainsi que la pérennisation de 37 animateurs référents pour organiser les activités périscolaires. ( Mais pourquoi donc cette réforme aurait-elle couté moins cher en la décalant d’une année ?)

Ces mesures ne relèvent-elles pas d’un choix politique de renforcer la qualité des services publics au bénéfice des habitants, dans le cadre de la sécurité, de l’emploi et de la réussite éducative …?
Le rapport précise d’ailleurs que nous restons dans une culture bien ancrée à Grenoble basée sur un service public municipal de qualité et efficace .

– L’évolution des subventions de fonctionnement est en progression de 7% sur les 6 dernières années. Elle est marquée par :
° Une croissance de la subvention au CCAS de 800 000€/an au profit des familles et des habitants les plus démunis.
° Un soutien constant aux associations liées à la solidarité et à l’éducation populaire, malgré la baisse des autres collectivités locales.

– Une politique d’investissement soutenue.
° L’engagement de (trop) nombreux projets d’urbanisme : ZAC de Bonne, Vigny-Musset, Esplanade, Presqu’ile, Flaubert, et avec l’ANRU : Teisseire, Mistral, Châtelet, Jouhaux et Villeneuve…permet à la ville de renouveler son environnement et de préserver son attractivité .
Par contre si les recettes fiscales peuvent compenser à terme, l’engagement de la ville, les opérations ( hors politique de la ville ) ne financent pas les équipements publics nécessaires. Le rythme de développement de ces projets doit se ralentir afin d’assurer le suivi des équipements.
° L’entretien du patrimoine municipal nécessite sans doute une attention et un investissement plus constant : gymnase, locaux socio culturels…
° Le programme d’investissement dans les écoles de 2M€/an sur le précédent mandat, doit être développé pour assumer l’augmentation constante des effectifs depuis 2004. Et cela indépendamment des besoins de construction de nouvelles écoles.

Ce rapport interne renvoi une partie de la responsabilité des difficultés financières sur l’équipe précédente… cela reste un grand classique de la politique.
Mais pourquoi cette dernière aurait-elle creusé son déficit, alors qu’elle était persuadée de sa victoire aux municipales ?

Aucune politique municipale ne peut se targuer d’être parfaite, mais la majorité précédente a fait le choix de préserver un service public fort et de qualité tout en investissant dans des projets de grande envergure.
L’histoire nous dira si elle a été trop ambitieuse.

Aujourd’hui, la forte baisse des dotations de l’État et la volonté légitime de ne pas augmenter la fiscalité locale, réduisent drastiquement les marges de manœuvre de la majorité en place.
Souhaitons qu’elle n’engage pas la ville dans une politique d’austérité de grande envergure. Politiques d’austérité qui se concrétisent toujours aux dépends des plus démunis et du progrès social.

Le rapport se conclue par une jolie métaphore :  » Seul un véritable plan de mandat permettra de répondre aux attentes des grenoblois avec lesquels la richesse du dialogue devra compenser la faiblesse des moyens »
… pas sûr que cela suffise….

Pour en savoir plus :

Consultez l’audit financier sur le site de la Ville de Grenoble
http://www.grenoble.fr/34-recherche.htm?searchString=audit+financier&submit=&idtf=34
et aussi :
– « On est arrivé au bon moment » Dauphiné Libéré du 2/12/2014
– » l’investissement sera “réduit de moitié en 2015” Interview de l’adjoint aux finances. Place gre’net 1/12/204
– « La ville de Grenoble dévoile son audit budgétaire interne ». Place gre’net 2/12/2014
–  » Le Maire de Grenoble présente l’audit »maison » sur les finances de la ville » FR3Alpes du 2/12/2014
– « Être Maire c’est » communiqué de Michel Destot. DL du 4/12/2014