Les politiques culturelles des collectivités font-elles encore du commun ?
La politique culturelle de la majorité municipale à Grenoble est très critiquée actuellement… à la hauteur de l’espoir qu’elle avait pu engendrer il y a 18 mois. ( voir articles précédents sur ce site)
Au moment où le collectif artistique du Tricycle publie un communiqué de presse pour faire part de son incompréhension face à une décision, prise sans concertation qui risque de « mettre fin à une aventure artistique qui avait trouvé son public et ses partenaires au service de la création théâtrale« , ( voir communiqué ci dessous) la question de la municipalisation d’une partie de la création artistique, se pose cruellement à Grenoble… sans qu’aucun partenaire n’ait eu le temps d’échanger sur cette question.
Nous souhaitons mettre ce débat sur la place publique et nous organiserons bientôt une rencontre à ce sujet (Samedi de GO).
Par contre plusieurs acteurs culturels, associations, collectifs s’organisent déjà pour relancer le débat.
Le Forum des Lucioles est l’un d’entre eux. Son site souhaite être un outil d’expression, d’échanges et de propositions. Il accompagne une initiative lancée à Grenoble en juin 2015.
http://forumdeslucioles.wix.com/lucioles#!contributions/w61qa
Il propose un Forum le 14 Novembre 2015 autour de interrogation :
Nous, Collectif Tricycle, souhaitons porter à la connaissance de nos concitoyens la décision que vient de prendre la mairie de Grenoble quant aux deux théâtres, le Théâtre de Poche et le Théâtre 145, que nous dirigeons depuis 2011.
L’Élue aux Cultures, Corinne Bernard, nous a informé le mercredi 30 septembre que la municipalité souhaitait reprendre les lieux en régie directe, à partir de septembre 2016.
Les subventions permettant à Tricycle de continuer son activité de soutien à la création théâtrale contemporaine ne seront pas reconduites pour la saison 16/17. Une subvention devrait être versée à Tricycle pour 2016 au prorata du temps de notre occupation des lieux, soit jusqu’à août 2016.
Cette décision unilatérale a été prise sans que nous ayons pu construire avec la Ville le minimum de dialogue propice au devenir de ce qui a été mis en place. Notamment sur ce qui a été précisé depuis deux ans en direction des écritures théâtrales contemporaines en partenariat avec Troisième Bureau et la MC2, mais aussi en ce qui concerne les compagnies émergentes avec le Centre Loisir et Culture « L’Autre rive » d’Eybens, le Pot au Noir et le festival Textes en l’Air dans le cadre des Envolées.
Nous revendiquons la pluralité des esthétiques et l’importance des croisements. Ceux-‐ci ont placé le Tricycle et les compagnies grenobloises au sein d’un maillage solide, à la fois artistique, culturel et social. Ce qui a suscité l’intérêt d’un public de plus en plus varié et nombreux, la fréquentation ayant triplé.
La nouvelle équipe municipale a d’abord exprimé son enthousiasme quant à notre démarche. Nous avons souhaité et appelé depuis septembre 2014 à une construction en commun, afin que notre jeune projet puisse se consolider en rencontrant les attentes et les objectifs de la nouvelle équipe municipale.
Ce dialogue a été évoqué, mais jamais engagé.
La raison de cette municipalisation serait essentiellement d’ordre économique. On peut s’en étonner sachant l’engagement bénévole qui a été le nôtre durant ces cinq années. Sauf à imaginer que ces deux théâtres ne deviennent des « salles » sans projet artistique cohérent.
Est-‐ce l’objectif recherché par la municipalité ?
A ce jour, les intentions restent très floues.
D’ores et déjà, artistes, public et partenaires nous font part de leur inquiétude. Nous la partageons.
Nous prenons acte de cette décision de la Municipalité et nous nous réservons le droit de repositionner notre action sur l’année 2016.
Le Collectif Tricycle.
Bonjour,
La décision de la ville est grave et inquiétante. Pour information, parmi les « acteurs culturels, associations, collectifs qui s’organisent déjà pour relancer le débat », le SYNAVI (http://www.synavi.org) dont le collectif Troisième bureau est membre (http://www.troisiemebureau.com) a par un communiqué de presse (voir sur le site du Synavi) apporté son soutien au collectif Tricycle, tout en demandant à la municipalité de revenir sur sa décision et de mettre en œuvre rapidement les conditions minimales d’un dialogue constructif.
Cordialement
Bernard Garnier, membre du collectif Troisième bureau