Que devient le Réseau citoyen de Grenoble et comment vivre une « solidarité de gestion »?

Créé un an avant les élections municipales, parrainé et boosté par l’Ades, le réseau citoyen de Grenoble a été une des composantes actives de la campagne municipale. Il dispose aujourd’hui de prés de 10 élus dans la majorité Piolle.

Le nombre d’élus de ce réseau reste à confirmer car depuis le mois d’Avril 2014, les différentes composantes se sont regroupées dans un seul groupe, le RGCE qui représente la majorité municipale. Elles ne disposent pas de groupes identifiés en fonction des mouvements/partis qu’elles représentent. Donc pas d’expression propre, pas de discours décalé, pas de positionnement spécifique, pas de votes différents au conseil municipal depuis 18 mois, (mise à part les 5 courageux qui ont voté contre l’élimination de GEG).

– Comment éviter une uniformité certes solidaire, mais sans accroche, sans vie, lisse vue de l’extérieur, peu propice à l’existence d’une identité forte et à l’expression de la diversité qu’un groupe pluriel est censé représenter.

– Comment pouvoir faire « de la politique autrement », dans une logique distincte de celle du rouleau compresseur des partis politiques classiques ?
– Comment disposer d’une parole forte, audible, citoyenne, sans « déranger » la majorité ?
– Comment conserver une dynamique citoyenne, en dehors de l’action des élus ?

A GO nous connaissons bien ce dilemme, puisque nous avons été de nombreuses années dans cette posture politique. Nous appelions cela, la « solidarité de gestion ». C’est-à-dire que nos élus apportaient leur grain de sel, leur différence, leur poil à gratter, lors des débats internes au groupe socialiste majoritaire… mais en se conformant à la décision… majoritaire. Ainsi ils ont été amenés à collaborer à des décisions que le mouvement ne partageait pas entièrement, à part bien sur plusieurs exceptions où le groupe a pris des positions publiques distinctes. Nous pensons que cela fait partie de la logique majoritaire de l’alliance et de la solidarité municipale. Si nous n’avions, sans doute, pas trouvé la bonne mesure, il est vain à l’opposé, de faire porter sur d’autres la responsabilité des choix politiques.

Ironie du sort, cette position nous a été beaucoup reprochée… par ceux là même qui l’exercent aujourd’hui.

Pourtant la recherche de l’intérêt général et l’exercice du pouvoir au profit de tous, et spécifiquement des plus démunis, est parfois en décalage avec la force des convictions et la radicalité militante. D’où l’extrême nécessité de la « médiation citoyenne » que peut constituer la vie d’un mouvement citoyen, distinct de ses élus.

Au moment où ce réseau se repose la question de son existence et se questionne sur l’opportunité de devenir un autre « mouvement politique local » différent d’un GO qualifié de « voie de la sagesse du milieu », belle référence.. nous restons très intéressés et attentifs aux orientations qu’il prendra et appliquera.