MC2 Grenoble : quelles nouvelles perspectives !

Bien sûr, nous sommes solidaire du projet développé par l’équipe de la MC2 depuis ces dernières années : recherche d’élargissement des publics, programmation rigoureuse et exigeante dans tous les domaines d’expression, travail intéressant avec des artistes associés dans leur création…
Solidaire aussi du personnel qui y travaille et des intermittents qui les accompagne..
Mais  c’est la première scène nationale de France en terme de budget ! Il est donc pas inutile de questionner une meilleure répartition de l’effort public…
Le 5O éme anniversaire sera sans doute le moment de s’interroger sur ce modèle des années passées.
Réduite la voilure n’est pas indécent, le tout est de bien peser comment et sur quoi et dans quelles perspectives : Et il est clair que les pistes que nous dessine l’actuel pouvoir municipal ne sont pas riches de renouvellement.

C’est certainement le moment d’engager le débat à l’échelle grenobloise et surtout métropolitaine avant le transfert de certaines compétences culturelles à cette échelle. La MC2 a un rayonnement beaucoup large et son transfert à la Métropole pourrait être très intéressant, encore faut-il avoir une réflexion autour d’un projet modernisé, nouveau ambitieux, de qualité et économe. La plus grande scène nationale vaut bien plus que des tiraillements politiques, elle vaut un véritable débat entre citoyens, élus des 49 communes et acteurs culturels.
C’est un vrai chantier, mais un vrai chantier qu’il faudrait ouvrir sans faire semblant…

Pour information, nous relayons quelques prises de positions pour éclairer une partie du débat :

Le Directeur de la MC2 de Grenoble réagit dans le DL du 5 mai à la baisse de la subvention de la ville de Grenoble à la Maison de la Culture, de 106 000€. Cette baisse de 6% sera sans doute suivie d’une autre en 2017. Elle entraine celle des autres contributeurs que sont l’État, la Région et le Département. C’ est une première dans l’histoire de cet établissement et il  dénonce un signe de désengagement là où on attendrait un soutien «  tout est affaire de choix politique »

Dans la même page du DL, l’adjointe aux cultures justifie cette décision municipale par le contexte des baisses de dotation de l’État : «  tout le monde se serre la ceinture et il ne faudrait pas le demander à la MC2 ? » Le journal de l’ADES se retourne lui, dans une rubrique intitulée « politique politicienne » contre Jérôme Safar ex adjoint à la culture ( il ya 10 ans.. ) et contre l’État. La faute est toujours ailleurs…

Jérôme Safar (membre du CA de la MC2) dans une lettre à la presse s’insurge : « … la MC2 c’est  58 salariés .. 225 intermittents du spectacle… une vingtaine d’emplois en CDD… bref, c’est de l’emploi culturel, artistique et technique dans un pays qui manque singulièrement de lien, d’élan collectif autour de valeurs et de combats communs.  La MC2 c’est un cœur qui bat au sein de notre métropole et de notre région…C’est aussi un maison qui, n’en déplaise, est redevenue un élément essentiel de l’ADN de notre ville… »

Pourtant, avec une nouvelle majorité municipale qui les avait choyé pendant la campagne, les acteurs culturels attendaient avec espoir un renouveau de la politique culturelle. Mais depuis 2 ans, les acteurs, associations, équipements, sont bousculés, compressés, réduits. La question de la municipalisation d’une partie de la création artistique, est posée cruellement à Grenoble… sans qu’aucun partenaire n’ait eu vraiment le temps d’échanger sur cette question. Musiciens du Louvre, Théâtre municipal, Tricycle, Chaufferie… maintenant la MC2.

Sans compter que ces diminutions entrainent de facto, celles des autres contributeurs, pour aboutir à des situations ingérables, voir dramatiques pour certains.

Difficile de comprendre les fondements de la politique culturelle de la ville. Se serrer la ceinture, même solidairement, n’est pas une politique. Engageons un vrai débat local en Conseil municipal ou ailleurs, afin que les citoyens grenoblois la comprennent, se le réapproprient et partagent une politique culturelle locale, véritable poumon de notre créativité collective.

 

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