Conférence de presse de GO Citoyenneté. Après la décision de Jean-Philippe Motte de passer le relais sur la Politique de la Ville
Les élus de GO Citoyenneté rappellent à la majorité les « bienfaits » du non-cumul
Article d’Eve Moulinier publié dans le DL du 4 juin 2011
L’élu de la majorité et leader historique du mouvement Go Citoyenneté, Jean-Philippe Motte annonce, dans un discours qui ne manque pas d’émotions, qu’il abandonne – en accord avec le maire Michel Destot – sa délégation sur la Politique de la Ville qu’il porte depuis plus de quinze ans.
Et on apprend, en suivant, que le premier adjoint Jérôme Safar reprendra le flambeau.
« Préparer l’avenir et les jeunes élus qui feront cet avenir »
« Pour nous, c’est le bon moment de passer le relais à la génération suivante pour préparer l’avenir et les jeunes élus qui feront cet avenir. Il est logique de faire les choses en cours de route pour éviter toute cassure en fin de mandat ». Florence Hanff poursuit : « Il n’est pas idiot de procéder à ce renouvellement maintenant alors que les conditions pour la majorité sont très porteuses, comme le montre le récent sondage qui a révélé le bon taux de satisfaction des Grenoblois ».
« Nous ne voulons pas donner des leçons »
suivi par d’autres élus historiques de la majorité ? « Non, attention, lance Paul Bron, nous ne voulons pas donner des leçons à quiconque. Cela serait évidemment très prétentieux ! Nous pensons juste qu’il est temps d’accompagner le renouvellement en vue de 2014. Et nous soulignons aussi que nous mettons en actes nos objectifs de campagne ». M. Motte de renchérir : « Nous ne disons pas aux autres élus de la majorité “ Faites comme nous ”, mais plutôt “Ayons ensemble ce mouvement ” ». Bon…
Et la Sécurité et les Finances ?
Comme, par exemple, à… des Go ?
« À la fin juin, la majorité va se réunir pour faire le point sur la mi-mandat.
Certaines délégations pourraient bouger , d’autres pourraient être renforcées après avoir été mises un peu de côté. Mais il reviendra au maire de décider et de faire les annonces qui suivront ».
Ève MOULINIER
« Il m’a semblé que l’avancée en âge et tout autant la succession des mandats étaient sources d’usure… »
Jean-Philippe Motte est donc revenu “simple” conseiller municipal après avoir porté pendant plus de quinze ans la délégation de la Politique de la Ville. Lors du dernier conseil municipal où il a annoncé sa décision, il avait déclaré au sujet de ce retrait relatif de l’engagement municipal : « Il m’a semblé que l’avancée en âge et tout autant la succession des mandats – ce que l’on désigne comme cumul des mandats dans le temps – étaient sources d’usure et pouvaient entraîner une moindre pugnacité pour l’action commune. Surtout, j’ai ressenti la nécessité de transmettre le relais à la nouvelle génération d’élus et de favoriser ainsi le renouvellement des approches, des modes à faire, des dialogues à mener avec nos concitoyens. »
De ses quinze années au service de la Politique de la Ville, l’élu dit aujourd’hui garder de très bons souvenirs.
Sans énumérer toutes ses actions passées, il cite volontiers deux ou trois parenthèses particulièrement enchantées :
« Une fête du quartier Mistral il y a 10 ou 12 ans, avec en invitée Catherine Trautmann qui était alors maire de Strasbourg, et aussi l’inauguration des Jardins familiaux du Parc Bachelard.
C’était sympa. Mais je vais m’arrêter là car je ne veux pas faire ancien combattant », coupe t-il rapidement.
Et quand on lui demande de s’expliquer un peu sur une partie de son discours, disons plus défaitiste, où il évoquait l’image de Sisyphe cherchant à remonter son rocher en haut de la montagne pour décrire les actions de la Politique de la Ville, M. Motte déclare : « Parfois en tant qu’élu, on se heurte à des réalités plus puissantes que toute notre volonté politique. Tant que notre société ne parviendra pas, avec des décisions nationales, à régler les problèmes du chômage, de la précarité et de l’exclusion, la politique locale de la Ville, aussi ambitieuse soit-elle, ne sera pas suffisante. Et il faudra sans cesse reprendre notre ouvrage. »
Èv. M.