Continuité pédagogique : les retours du questionnaire

Depuis le 16 mars, les enseignant.es assurent leur mission dans des conditions bien particulières. Les différents acteurs s’accordent pour reconnaître que l’enseignement à distance rend difficile une véritable « continuité pédagogique », et chacun s’interroge sur les inégalités induites par cette forme d’enseignement.
https://go-citoyennete.fr/?p=4464
 
Dans ce contexte, GO citoyenneté a réfléchit aux actions à entreprendre dès la sortie du confinement en direction des élèves en difficulté de l’école primaire. Il a proposé aux enseignant.es de Grenoble et agglomération un questionnaire en ligne dont voici la synthèse et les propositions induites

Analyse questionnaire   « continuité pédagogique »
L’objectif de ce sondage était d’avoir des remontées de terrain des enseignant.e.s du primaire sur la période de confinement et aussi sur l‘après confinement. Il n’a bien sur aucun caractère scientifique ni officiel. Il s’agissait surtout de relever les réactions et avis des  enseignant.es de l’agglomération, qui ont bien voulu répondre.

Il a été envoyé à partir du 10 avril via des contacts personnels à des enseignant.es du primaire. ainsi qu’aux  syndicats enseignants et fédérations de parents d’élèves.

Le nombre de réponses est peu significatif pour être représentatif, mais nous remercions fortement les personnes qui ont répondu . Ceci dit nous pensons qu’il ressort des points intéressants que nous pouvons lister et qui pourraient servir d’éléments de réflexion pour l‘après confinement.

Les résultats complets sont présentés dans le doc en bas de page  « données sondage ».

Pendant la période de confinement, d’après notre enquête, le contact avec les enfants a pu globalement être maintenu ceci s’explique sans doute par le fait que dans le panel, l‘accès à internet était très fortement majoritaire. (Cela dit d’après d’autres témoignages issus des quartiers populaires, il nous a été signalé une tendance aux 3 tiers : 30% des enfants suivent les consignes des profs, le 2eme tiers est moins régulier et assez dispersé, le 3eme est resté absent des radars et n’a plus de contacts avec l’établissement scolaire).

Le travail demandé est réalisé par un peu plus de 50% des enfants, ce qui peut s’expliquer par la difficulté des parents à aider leurs enfants et perçue très largement par les enseignant.e.s. Globalement le niveau de satisfaction des enseignant.e.s est bas (travail nouveau, peu d’interactions, doute sur l’apprentissage, manque de moyens … ) mais les retours des parents sont globalement positifs. Les enseignant.e.s ont pu communiquer largement entre eux ou la
direction de leur école mais moins avec l’EN et la mairie (communication électronique plutôt) : ceci s’explique par le fait que ce sont souvent les directeur.rices qui sont en lien avec les institutions. Il est très intéressant de noter les diversités et la richesse des méthodes mises en place par les enseignant.e.s durant
cette période de confinement. Nous pouvons noter que les enseignant.e.s attendait de l’aide principalement de l‘EN mais aussi de la ville et moins de la Métropole : l’aide demandée est surtout techniques (ordinateur, tablet, accès internet …) pour les familles principalement.
Période post confinement : Pour la période post confinement les enseignant.e.s attendent clairement de l‘aide de la part de l‘EN mais aussi fortement de la ville. A la question de savoir quelle aide ils attendent et parmi les cinq choix proposés il ressort principalement un besoin d’augmentation de l‘encadrement des enfants dans la classe mais aussi un accompagnement lors du périscolaire renforcé et gratuit des enfants.
Dans les commentaires libres ressort bien sûr la problématique sanitaire pour assurer un enseignement en toute sécurité.

Suite à ce questionnaire et avec toutes les précautions liées à son aspect restreint, nous pouvons tirer quelques propositions :

1) Faire un bilan par école vis-à-vis des contraintes sanitaires émises par le conseil scientifique et n’ouvrir que les écoles qui respectent strictement ces contraintes.
2) Mettre en place un accompagnement supplémentaire (avec les animateurs périscolaires par exemple ou ATSEM) auprès des enseignant.e.s en classe et limiter autant que possible le nombre d’enfants par journée dans les premiers temps.
3) Faire un bilan avec l’ensemble des directeurs au bout d’une semaine pour évaluer la possibilité d’augmenter le nombre d’enfants et la nécessité ou non de maintenir un accompagnement supplémentaire.
4) Mettre en place un accompagnement gratuit de soutien à coordonner avec les offres des MDH et /ou des structures associatives et en rapprochant les volontaires qui se sont manifestés sur le site Voisins /Voisines de ces structures
5) Mettre en place une réflexion rapide sur les moyens informatiques et les outils numériques d’aide à l‘enseignement pour anticiper mieux les éventuelles autres périodes où des enfants seraient amenés à être confinés.

Données sondage