Maurice Fournier, citoyen grenoblois.

Maurice Fournier est décédé ce printemps. Au nom du Maire, j’ai exprimé lors de ses obsèques le salut et la sympathie de notre conseil municipal. Voici ce bref témoignage.

 

Maurice Fournier était une personne publique qui marquait au sein de notre collectivité locale grenobloise. Il avait assumé la charge de Président du Comité de Liaison des Unions de Quartiers (CLUQ) pendant plusieurs années, à partir de sa responsabilité première, si je puis dire, de président de l’union de quartier gare Jean Macé qu’il a exercée longuement. Il était particulièrement attentif aux aspects sociaux de notre vie commune. Il soulignait l’engagement des habitants de ce secteur de la ville à travers l’hospitalité donnée au centre d’accueil municipal et au centre d’hébergement Henri Tarze, récemment reconstruits et rassemblés dans un nouvel immeuble. Il était attentif à l’équilibre à respecter dans les programmes de logements de son territoire – aussi bien dans la reconstruction de l’ensemble Jean Macé, que lors de l’édification des nouvelles habitations sur les anciens terrains Schneider. Il militait pour l’implantation d’équipements sociaux liés à la vie de voisinage, en relais de ceux existants à l’échelle du secteur.

Maurice Fournier était également un membre actif de l’association  » Patrimoine et développement  » . Il contribuait avec l’équipe dirigeante – en accompagnant les visites, en favorisant des publications – à mettre en valeur les qualités urbaines et architecturales liées à l’histoire de notre ville et à faire prendre conscience à tout un chacun qu’elles sont en même temps ressources pour les temps à venir.

Il avait accepté dans les années 2000, la proposition du Maire de co piloter avec lui la création des conseils consultatifs de secteurs, conçus comme des instances de dialogue et d ‘échange susceptibles de vivifier la vie démocratique au sein de notre cité, sans  » effacer  » ni redoubler l’action des unions de quartiers. Son expérience et son crédit, son attention aux personnes et sa bonhommie, nous avaient été précieux dans le lancement de ces conseils qui comportait nécessairement une part d’incertitude.

Nous avons fait équipe et j’avais apprécié son engagement sans détour et son esprit de mesure, mais aussi sa juste distance à l’égard des élus, son souci de garder sa liberté d’esprit et de jugement par rapport au  » pouvoir établi « . Nous n’étions pas toujours d’accord mais nous travaillions en confiance.

A travers toutes ses responsabilités, Maurice Fournier était tout simplement un grand citoyen grenoblois, dévoué au bien public, au bien commun, à la qualité des relations sociales comme à la qualité de l’air que nous respirons, au sens propre et au sens figuré, au respect mutuel comme fondement de la démocratie. Il était aussi conscient que rien n’est donné quand il s’agit de vivre et agir ensemble – qu’il y faut à tout moment l’implication des personnes, l’engagement des associations, la volonté politique.

Il portait l’idéal d’une vie commune fraternelle, il voulait bâtir une cité harmonieuse.

Jean-Philippe Motte