CR du débat : « La démocratie à l’épreuve de l’insécurité à Grenoble », avec Sébastian Roche
CR du débat : « La citoyenneté et la démocratie à l’épreuve de la violence et de l’insécurité à Grenoble »
28 Novembre 2018
Cet été, la ville de Grenoble et la Métropole ont été secouées par plusieurs actes de violences qui ont engendré un fort sentiment d’insécurité dans la population. Si ce phénomène n’est pas propre à notre territoire même si l’inquiétude est réelle, Go citoyenneté a voulu aller plus loin. Après avoir sollicité auprès de la Mairie de Grenoble, la tenue d’un conseil municipal spécifique, le mouvement citoyen local a ouvert un débat, animé par l’élu Paul Bron, avec Sébastian Roche, sur la réalité grenobloise et nationale, la marge de manœuvre des collectivités, et le rôle des citoyens.
Directeur de Recherche au CNRS, il enseigne à Sciences-Po Grenoble, laboratoire PACTE, et à l’École Nationale Supérieure de la Police (Lyon). Il a récemment publié « De la police en démocratie », Paris, Grasset, 2016
Selon lui, aucune mesures ou statistiques n’existent vraiment pour valider ou invalider une hausse de la violence ( statistiques de gendarmerie, enquête sur les victimes d’homicides..Voir ONDRP). Au niveau national et local, cette tendance n’est pas en augmentation. Ce qui est marquant c’est la hausse de la consommation de cannabis et la sous représentation des violences faites aux femmes. Des faits précis peuvent toucher la sensibilité des habitants, émotions légitimes voir insupportables… et certains quartiers peuvent être plus impactés que d’autres. Cependant, on a ici la structure d’une métropole urbanisée, mais ce n’est pas plus significatif globalement que d’autres métropoles
La 1ere réponse c’est d’abord la prévention puis la coordination des acteurs. La seconde est politique : « Seuls les élus locaux, et non le préfet, ont la légitimité pour être le pivot de ce partenariat, autour d’une approche intégrée. »
Lors du débat, plusieurs questions sont posées autour de l’armement des délinquants, de la violence de notre société et des réseaux sociaux, de l’utilité de la vidéo surveillance, de l’armement de la police municipale…, la ville nous rend anonyme et n’incite pas forcement au collectif, au vivre ensemble. Certains participants témoignent du rôle des éducateurs, de la réappropriation de l’espace urbain par les associations et collectifs, mais aussi du sentiment d’impuissance devant l’ampleur des incivilités.
Sébastian Roche insiste sur le manque de confiance des français envers leur police contrairement à d’autres pays d’Europe, comme l’Allemagne ou les pays du Nord. « Il ne faut pas attendre de la police qu’elle règle les problèmes, seulement à la marge. Seule une réelle coordination des acteurs peut être efficace. »
Il insiste sur une idée décapante pour les élus et les habitants : Ce n’est pas le nombre d’agents qui compte, c’est ce qu’ils font. Le travail de la police a besoin d’évoluer, mais en qualité bien plus qu’en quantité.
Bref beaucoup d’idées dans ce débat, qui vont souvent à contresens des discours habituels.