La situation politique locale, après les élections départementales 2015

Nous ne reviendrons pas sur le constat partagé en France, du score élevé de l’abstention, du succès de la droite républicaine, de la montée de l’extrême droite et de la débâcle des partis de la gauche lors de l’étape des élections départementales des 22 et 29 Mars 2015. Celui-ci ne s’explique pas seulement par l’effet-gouvernement pour le PS, mais aussi par la confusion de l’électeur entrainée par les dissensions d’une gauche qui se mutile, ainsi que par un manque de volonté politique nationale pour prioriser la lutte contre les inégalités.

La parité s’est installée dans les conseils départementaux, même si seulement 10 femmes en sont présidentes ( au lieu de 6 sur 101). La droite contrôle désormais 67 (contre 41) départements, la gauche 33 dont 26PS, 3PRG,2DG,1PC

Le département de l’Isère subit le même traitement.

L’élection est marquée en Isère par une poussée du parti d’extrême droite, qui s’est retrouvé présent au second tour dans un grand nombre de cantons face à l’UMP sans toutefois pouvoir l’emporter. L’UMP fait le plein dans le nord où elle était opposée au FN dans 10 duels. Le FN qui visait 5 cantons n’en a décroché aucun. Le PS « sauve » 8 cantons. Le Rassemblement citoyen (EELV, Parti de gauche, Nouvelle Donne) présent sur 23 cantons, échoue dans son pari de s’étendre au département. L’espoir d’une nouvelle gauche, qu’avait pu faire naitre l’équipe Piolle à Grenoble, reste un phénomène local. Ceci n’est pas à négliger au contraire, mais sert à relativiser. Par contre, forte abstention et naissance d’un vote blanc significatif à plus de 10% à Grenoble. Nous pensons que dans le contexte d’une montée du FN, les grenoblois n’ont pas compris la division de la gauche.

Le passage à droite du Département, l’a divisé en 2 ensembles : une large majorité UMP/UDI avec 16 binômes sur 29, et 3 groupes d’opposition : un groupe PS avec 8 binômes présidé par Didier Rambaud, un groupe écologiste /société civile de 2 binômes (les grenoblois) présidé par Olivier Bertrand, un groupe PC avec 2 binômes (Échirolles et St Martin d’Hères) plus une élue de Fontaine sous la présidence de Sylvette Rochas. Les minorités sont encore divisées sur leur stratégie d’alliance.

Conséquence, la politique du Département va changer. Si le SMTC ne basculera pas à droite, on peut supposer que les subventions seront revues à la baisse. La droite est favorable au passage à trois voies de l’A480 et à Center Parcs. Le réaménagement de l’échangeur du Rondeau devrait rester une priorité partagée. Sera-t-il question d’une nouvelle « rocade nord » voir d’un nouveau tunnel sous la Bastille ? Un plan de soutien au BTP de 100M€ est annoncé avec recours à l’emprunt. Cependant, c’est au niveau de la politique sociale que nous avons le plus à craindre : des Ehpad dirigées par le privé !, une remise à plat des politiques en direction des personnes âgées, un désengagement de l’hébergement d’urgence redimensionné à la baisse ( la contribution du CD aux 150 places d’hébergement sur le rondeau sera annulée), quid de l’environnement et du plan énergie, quelle politique pour les collèges ?, un espoir : la gratuité des transports scolaires…

Fini les duels fratricides gauche-gauche, des liens nouveaux devront être trouvés entre la Métropole et le Département 38 …pour la défense d’un intérêt commun.

Les résultats en Isère :

http://election-departementale.linternaute.com/resultats/isere/departement-38

Les résultats à Grenoble :

http://election-departementale.linternaute.com/resultats/grenoble/ville-38185