Les centres de santé de Grenoble lâchés par le département de l’Isère.
Le département de l’Isère va réduire de 70% sa subvention annuelle qui passera ainsi de 548 491 euros en 2016 à 156 000 euros pour l’année 2017
Une baisse drastique qui va perturber le fonctionnement des établissements destinés à un public fragile… Même si elle devrait pas menacer leur survie, la subvention du département représente en effet 10% du budget de fonctionnement.
Frédérique Puissat, vice-présidente du Conseil départemental de l’Isère en charge de l’action sociale et des solidarités, ne reconnaît pas ces chiffres. Elle parle pour sa part d’un budget annuel de 525 000 euros qui passerait à 363 000 euros et assume ce choix au nom de l’équité entre les territoires : « Quand nous sommes arrivés aux responsabilités, nous avions une ligne de 525 000 euros pour quatre centres de santé de Grenoble, et une ligne de 50 000 euros pour tout le reste du département… ».
L’Agecsa s’est vu proposé par le Département de prendre en charge de nouvelles compétences, telles que la réalisation des bilans de santé pour les enfants confiés au titre de la protection de l’enfance, ainsi que pour les mineurs non accompagnés.
Prochain RV au mois de Mai… mais n’est ce pas trop tard !
Réunit le Jeudi 6 Avril, le conseil d’administration, qui s’associe à la mobilisation des usagers et des salariés de l’Agecsa, n’a pas voté la révision du budget. Il demande en urgence une rencontre avec le président du Conseil Départemental pour rediscuter du partenariat futur entre les deux organismes.
A Grenoble, les cinq centre de santé sont situés dans les quartiers les plus défavorisés (Abbaye-Jouhaux, Vieux-Temple, Villeneuve-Arlequin, Baladins, Mistral-Eaux-Claires).
Mis en place par Hubert Dubedout et son équipe municipale en 1973, Les centres de santé gérés par l’AGECSA ont prouvé leur efficacité. Ils proposent médecine générale, pédiatrie, psychiatrie, et divers soins paramédicaux (kiné, orthodontie, infirmière). Près de 20.000 personnes les fréquentent. Ils offrent à leurs patients une prise en charge pluri-professionnelle et globale axée sur la médecine générale. Ils rassemblent une soixantaine de professionnels de santé autour d’un projet commun où la prévention individuelle et les actions de santé publique tiennent une place importante. Les centres de santé accueillent chaque année des internes en médecine générale ou de spécialité, des externes et des étudiants d’autres disciplines de la santé.
l’Agecsa a diffusé deux pétitions. L’une, en format papier présente dans les centres de santé. L’autre, en ligne sur le site Avaaz compte à ce jour 2577 signatures.
Photo à la une : Placegrenet
Je suis éducatrice spécialisée depuis de nombreuses années et mon cadre d’intervention se situe dans des territoires tels que Mistral et Villeneuve à Grenoble. J’affirme que le travail effectué avec les centres de santé dans ces quartiers particulièrement concernés par de multiples formes de précarité et de pauvreté, représentent un acteur, un partenaire de l’action sociale et médicale incontournable voire vital.
Cheila RIGHI