Mesures Darcos : effets d’annonce, reforme précipitée


Mesures Darcos : effets d’annonce, reforme précipitée

Qu’en est-il du respect de l’enfant ?

1- Le service minimum d’accueil

Accueillir les enfants quand les enseignants sont en grève pour ne pas obliger les parents à payer une nounou, peut-être …

MAIS :
– Il s’agit d’une atteinte au droit de grève des enseignants, il n’y a pas de raison que les
fonctionnaires municipaux brisent un mouvement de grève des fonctionnaires nationaux.
– Le service minimum est difficile à organiser par l’Etat, pourquoi serait-il plus aisé par les
communes
– La ville n’a pas la capacité à remplacer les enseignants par des personnels compétents et
ceci en moins de 48h.
– Où doit se tenir ce service, dans les écoles (confusion de personnel ville-éducation
nationale), dans les structures socio-culturelles.
– De qui relève la responsabilité pénale ? De l’Etat ou de la ville ?
– …..Et si le personnel de la ville était lui aussi en grève ?

2- La semaine de 24 h d’école sur 4 jours

Permettre à la famille de se retrouver, alléger le nombre d’heures de cours des enfants, pourquoi pas..

MAIS :
– On rallonge la journée des enfants en difficulté (6h + 1 heure d’aide personnalisée).On ne respect
pas le rythme de l’enfant. D’ailleurs qui s’en préoccupe ?
– Supprimer le samedi matin, (et le mercredi matin) notamment en zep, n’est pas judicieux quand on
sait que certains enfants sont livrés à eux-même.
– N’engendre t-on pas un coût de garde d’une demi-journée supplémentaire, pour les familles les
moins aisées.
– Le conseil d’école dispose d’une dérogation pour choisir une semaine à 4 jours et demi (avec le
mercredi matin) mais l’application de cette dérogation est rendue impossible.

3- 2h d’aide personnalisée par semaine

Reprendre les enfants en difficultés après l’école comme au temps du certificats d’étude c’est une idée…

MAIS :
– Rajouter une heure d’école en plus des 6 h de classe à des enfants qui peine n’est pas une
bonne solution
– Comment organiser ces 2 h supplémentaires à l’écoles maternelle ?
– Les (36 fois 2h) 72h d’aides personnalisées initialement programmées, sont passées à 60 par
décret puis à 40 effectives + 20 de partenariat…A quand leurs suppressions ?
– Après l’école cette aide personnalisée qui fait partie du temps de travail de l’enseignant vient se
rajouter aux autres études (payées par la ville aux enseignants) et aux autres mesures (projet
éducatif locaux, accompagnement éducatif, soutien scolaire voir réussite éducative), qui va gérer
cet enchevêtrement au bénéfice de l’enfants ?


! ! !  noitacudE

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4- Le soutien scolaire pendant les vacances

Un soutien scolaire gratuit pour les enfants en difficultés c’est séduisant..

MAIS :
– On stigmatise les enfants en difficultés qui sont obligés de rester le soir (aide personnalisée)
ou de revenir pendant les vacances (soutien).
– Il est faux de croire que l’on peut résoudre en 15h (3 fois5) durant les vacances ce que l’on n’a pas
pu faire pendant toute une année scolaire.
– On confond souvent «difficulté ponctuelle» dans une matière et «enfant en difficulté» qui aurait
besoin d’être pris en charge (sur le temps scolaire) par des maîtres spécialisés ex du RASED.

5- Les nouveaux programmes

Se recentrer sur les fondamentaux (lire écrire compter) et lutter contre l’échec scolaire, oui

MAIS :
– Des programmes plus chargés avec moins d’heures de cours ce n’est pas cohérent.
– Instituer un fort déséquilibre entre math/français et les autres matières, c’est nier l’apport des
autres savoirs et de la transversalités des disciplines.
– Se baser sur une conception mécanique des apprentissages (leçons + exercices) c’est nier
toutes les avancées pédagogiques. Apprendre oui mais aussi comprendre et raisonner.
– D’accord pour une instruction civique et morale mais où sont les notions de vivre ensemble, de
débats citoyen, d’esprit critique.

Nous pouvons parler aussi des suppressions de postes, de l’avenir de l’école maternelle, (remplacer par des jardins d’enfants payants ! faire de la GS un CP !) du fichage des élèves dans «base élève».
Il est temps qu’un vrai dialogue s’installe sur l’avenir de l’école en partant… de l’intérêt de l’enfant.
Le mouvement GO Citoyenneté soutiendra toutes les initiatives et manifestations allant dans ce sens.

Pour en savoir plus : l’appel d’Antoine Prost

http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=3794

Paul Bron
Adjoint à l’éducation