Polygone scientifique : un projet pour une université de Grenoble (Conseil municipal du 19 novembre 2007)

Ce projet est un projet capital pour le devenir du développement urbain de Grenoble et de l’agglomération.
Son devenir est lié à la dynamique de la construction d’une Université unique de Grenoble. C’est sur ce point que je souhaite intervenir.

 


Pour une université unique de Grenoble

Polygone scientifique : un projet pour une université de Grenoble (Conseil municipal du 19 novembre 2007)
Ce projet trouve son origine dans une des spécificités de l’agglomération grenobloise : l’articulation nécessaire entre l’Université, comme lieu de formation ; la Recherche comme production de connaissances fondamentales mais aussi d’application et de valorisation liées au développement économique et industriel.
L’important potentiel dont dispose l’Université de Grenoble s’est construit au cours du XXème siècle en prenant appui sur un certain nombre de ressources technologiques et en tirant avantage des relations sciences – techniques- industries.
Ce serait une conception à courte vue que de compter uniquement sur ce schéma, qui s’est généralisé partout dans le monde et qui donne, à Grenoble, des signes d’essoufflement.
• D’une part, parce que ce schéma à Grenoble ne dispose pas d’un lieu institutionnel susceptible de faire se rencontrer et réfléchir ensemble universitaires, chercheurs, acteurs économiques et collectivités territoriales. Le G.I.P. Grenoble-Universités ne joue plus ce rôle.
• D’autre part, les choix techniques ne sont guère aujourd’hui examinés à la lumière des sciences sociales et des enjeux de société.
Le projet de développement urbain du polygone peut être l’occasion de répondre à ces deux dimensions. Il ne s’agit pas seulement de structuration urbaine ou de déplacement : ce ne sont que des moyens, importants certes, mais des moyens qui doivent être à la dimension d’un projet de développement dont la formation et la recherche peuvent être les moteurs.

Une université qui participe à la visibilité du territoire

Polygone scientifique : un projet pour une université de Grenoble (Conseil municipal du 19 novembre 2007)
Pour envisager l’avenir, pour permettre à l’Université de Grenoble de remplir ses différentes missions, et lui assurer une présence et un rayonnement aux niveaux international, national ou régional, il faut une Université à la mesure des enjeux contemporains.
Ces enjeux sont définis par « la stratégie de Lisbonne » fondée sur l’économie de la connaissance et sur des « territoires apprenants ». Ils supposent une Université équilibrée, tant du point de vue des disciplines que des domaines couverts.
• Il faut en particulier rééquilibrer les disciplines fondamentales et les formations professionalisantes.
• Il faut rapprocher les écoles d’Ingénieurs et l’Université. On ne peut se satisfaire d’une Université à deux vitesses, l’une se développant sur le Campus, l’autre sur le polygone scientifique.
Ce double point de vue ne peut se développer que s’il est soutenu et accompagné par les collectivités territoriales. Le développement du polygone scientifique doit être lié aux enjeux de l’Université et de la Recherche tels qu’ils se définissent dans le cadre du CPER 2007-2013 et dans la perspective du P.R.E.S. des universités grenobloises sous la forme d’un établissement public réunissant établissements de recherche et Université.
Cette Université doit être inscrite dans ses Territoires (Les Villes, l’agglomération, La Région, le Sillon alpin). L’université doit participer de la visibilité des territoires. La notion de territoire est prise au sens d’un espace de pratiques sociales, construit par une histoire et structuré par des institutions.
Ce projet doit prendre en compte les transformations profondes qui ont affecté l’économie, la culture et les institutions socio-politiques depuis le début des années soixante-dix. Il s’agit de définir les cadres de partenariat avec, d’une part, les acteurs économiques et culturels et, d’autre part, les collectivités territoriales. Aujourd’hui ce partenariat est insuffisant.
Dans les sciences humaines et sociales tout particulièrement, l’existence d’incontestables points forts mais souvent fragiles n’est pas suffisante, tant on constate une disproportion des ressources avec les secteurs bénéficiant des relations avec le monde industriel. Comment ne pas voir que les techniques, elles-mêmes ne forment pas un ensemble séparé de la société et des pratiques sociales ?

Une université qui renforce ses liens avec les grands instruments scientifiques

Polygone scientifique : un projet pour une université de Grenoble (Conseil municipal du 19 novembre 2007)

L’université grenobloise a besoin de mieux se définir, en relation avec les grands équipements scientifiques européens et le CEA.
La place de plus en plus grande que vont prendre les biotechnologies et les sciences du vivant, tant sur le plan de la recherche que de la formation suppose la création d’une institution de formation orientée vers l’ingénierie du vivant qui intègre les questions sociétales et éthiques. Cette institution doit être en relation avec le développement de Nanobio, qui se fait à la fois sur le polygone et le campus.
Le développement du polygone scientifique ne se réalisera que si toutes les composantes de l’université grenobloise y sont associées et si elle participent dans une structure unique, en relation forte avec les collectivités territoriales, à la réflexion sur les objectifs et les contenus.

 

Jean Caune