Tribune : « austérité grenobloise et choix idéologiques »

Nous publions ici une tribune de Paul Bron, élu municipal GO Citoyenneté, dont de larges extraits sont parus dans le DL du 12 Mai 2016

« Les temps sont durs pour les précaires, les sans empois, les réfugiés, les associations, la culture…. Sous couvert de baisse des dotations de l’État et de recentrage « forcé » sur les objectifs prioritaires, les collectivités territoriales gèrent l’austérité à leur façon : choix idéologiques, coupe des subventions aux associations,  arrêt d’initiatives innovantes, haro sur la culture …

Quelques exemples uniquement sur ces 2 derniers mois :

  • Au Conseil Régional : clientélisme avec la subvention au syndicat d’extrême droite UNI, menaces sur le « Pass contraception », Plan neige à coups de canons… et le pire reste à venir
  • Au Conseil Départemental : diminution des éducateurs de rue, baisse de plusieurs aides sociales, réduction des subventions aux associations notamment pour les personnes âgées et les étrangers, menace sur la Maison de la Nature et de l’Environnement : baisse de 85% de la subvention et par ricochet mauvais coup porté aux 39 associations membres…
  • A la Mairie de Grenoble : moins 6% et plus aux associations, réduction de la subvention à la MC2, taxation des activités périscolaires et baisse de l’aide à certains projets d’école, menaces sur la chaufferie et le Ciel…

Loin de nous l’idée de penser qu’une gestion locale de gauche ou de droite est identique, il y a encore des marqueurs à gauche, auxquels nous croyons, qui sont réels et qui fonctionnent, à Grenoble comme ailleurs. La majorité écologiste garde un cap que nous partageons en partie, en termes de solidarité et de soutien aux initiatives.

OK pour la sobriété heureuse, pour l’écologie urbaine, Ok pour  la remobilisation des citoyens et de nouvelles approches de participation,  il est vrai que nous devons retrouver une nouvelle façon de vivre ensemble, solidaire et engagés.

Mais qu’en est-il du projet de bouclier social, quant est-il de la redistribution et du partage des richesses à Grenoble ?

Ce n’est pas le « bilan de 2 ans » du Dauphiné Libéré ou le  « grand oral » de l’IEP qui aborde ces questions. Inscrit dans le programme de l’équipe Piolle, ce sujet disparait progressivement au profit de la construction d’une « ville de demain » qui oublie les plus fragiles.

On dirait que ce sujet n’intéresse plus personne, que la coupure s’accélère entre les grenoblois éclairés,  qui œuvrent pour la préservation de la planète, qui ont les mots pour le dire et ceux qui trime et subissent les inégalités croissantes. Ceux la encaissent les effets de la politique d’austérité locale et sont absents des préoccupations de nos élus occupés à communiquer pour légitimer leurs choix. La société a deux vitesses s’intensifie, sous couvert de choix idéologiques, de modernité écologique et d’urgence du changement.

Même si beaucoup de choses étaient critiquables dans la gestion locale du mandat précédent et qu’un changement était nécessaire,  je pense qu’il a été  pertinent et novateur en matière sociale, notamment avec son CCAS. Je regrette aujourd’hui la suppression des paniers solidaires, du Pass culture, du Parler Bambin, la gratuité des études à l’école… le CCAS de Grenoble au delà des belles paroles, ne propose pas de dynamique nouvelle et vit sur ses acquis.

Le grand perdant de toutes ces politiques d’austérité, c’est l’engagement d’une dynamique  de redistribution sociale, d’une priorité pour lutter contre les inégalités. L’austérité touche toujours ceux qui ont le moins de moyens économiques et intellectuels pour résister.

D’autres choix sont possibles, au prix de moins de parti pris idéologique, de communication à outrance, de plus d’écoute et de partage.

L’espoir d’une nouvelle dynamique municipale de gauche, ouverte, bienveillante et solidaire, reste encore à construire … »

Paul Bron – Conseiller Municipal- GO Citoyenneté