L’idée d’accorder un revenu minimum, ou revenu de subsistance, à tous les membres de la société, n’est pas nouvelle mais commence à s’expérimenter concrètement.
.
Elle peut prendre des formes totalement différentes suivant qu’on le conçoit :
– comme un «salaire» en échange de la participation à la vie commune ,
– comme une «compensation» permettant de rétablir l’égalité des opportunités,
– ou comme un moyen de lutte directe contre la pauvreté.
Cela explique que, politiquement, l’idée du revenu minimum ait pu être reprise par des personnalités de droite comme de gauche.
Alors fini l’éternel débat de «l’assistanat» contre la «solidarité», puisque chacun a droit au même revenu minimum indépendamment de sa situation particulière ?. On pourrait donc reprendre à tout moment son autonomie (hors du travail, de la famille, etc), et «choisir» l’inactivité, ou la combiner avec des modes de travail beaucoup plus flexibles…
.
Des expérimentations existent :
– Le Premier Ministre finlandais de centre-droit, a annoncé dans son discours de politique générale fin juillet, souhaiter expérimenter dans une région de la Finlande un revenu minimum universel inconditionnel de 1.000 euros « permettant d’éradiquer la pauvreté ». Son introduction au niveau national, d’un tel revenu représenterait une première en Europe. En Finlande, cette mesure est approuvée par une très large majorité des citoyens, tous bords confondus. L’annonce du Premier Ministre est reçue positivement par 79 % des sondés et plus des deux-tiers des députés, tandis que le niveau de l’allocation proposée va croissant de la gauche à la droite de l’échiquier politique : 440 euros pour les Verts, 620 pour l’Alliance de gauche, entre 850 et 1.000 euros pour les libéraux. Précision importante : le salaire remplacera toutes les aides sociales existantes.
– La ville d’Utrecht, aux Pays-Bas, vient de décider sa mise à l’épreuve auprès d’un échantillon de plusieurs centaines de familles.
.
– En Espagne, le parti radical Podemos a suggéré l’idée dans son programme.
.
– Alors que plus d’un tiers des Barcelonais appartiennent désormais aux classes pauvres ou très pauvres, le programme municipal prévoit de lancer un revenu minimum de 600 euros mensuels pour les familles les plus modestes.
.
Partout dans le monde, des associations cherchent depuis de longues années à faire progresser cette idée.
.
En France, l’idée d’un revenu minimum universel séduit plus à gauche qu’à droite : 3 sympathisants de gauche sur 4 réservent à l’idée l’accueil le plus favorable, contre 1 sur 2 à droite, selon un sondage IFOP paru début 2015.
Mais tous ne sont pas d’accord : A droite, on stigmatise un assistanat généralisé. A gauche (Attac par exemple), on fait l’éloge du salariat, seul à même de fonder les droits des travailleurs (lequel salariat a pourtant été longtemps décrié par les marxistes comme un régime d’exploitation…).
Pour aller plus loin, consulter le site du Mouvement Français pour un revenu de base :