Vers une monnaie locale complémentaire à Grenoble ?
Les monnaies locales complémentaires, on en entend parler depuis quelques années. Plusieurs expérimentations sont en cours, dont à Toulouse, Lyon ou encore plus proche de nous à Romans sur Isère… A Grenoble, plusieurs associations et citoyens réfléchissent à la question depuis de nombreuses années et des membres de GO Citoyenneté en font partie.
Petite tentative d’explication
Imaginez : au niveau micro local, l’idée est d’échanger dans une banque solidaire partenaire, une somme d’euros contre la monnaie locale. Avec cette somme, vous allez acheter dans un réseau de magasins locaux, ayant signé une charte d’éco responsabilité. Ainsi vous permettez le développement de la diffusion de produits locaux, de qualité. Et cet argent reste sur le territoire, il ne part pas dans des flux d’échanges mondiaux. Le principe est de développer l’économie locale en favorisant le commerce et la production de proximité. Par exemple, les supermarchés et hypermarchés ne sont pas admis dans ce système. De son côté la banque solidaire dans laquelle vous avez versé vos euros, va les utiliser pour soutenir des entreprises et projets du même type et ainsi développer l’emploi local. La monnaie locale reste un outil, pour qui le souhaite, pour diriger sa consommation vers des entreprises vertueuses et reconnues comme telles.
Au niveau européen et mondial, cela permet de retirer une somme des flux de spéculations à travers les banques classiques. En effet, le but est aussi de contrer la thésaurisation. Cette monnaie locale ne peut pas être placée et produire des intérêts ; c’est une monnaie « fondante », c’est-à-dire une monnaie qui perd de la valeur avec le temps et qui ne peut pas être conservée.
En résumé, la monnaie locale permet d’encourager l’économie réelle et locale, de réduire notre empreinte écologique et de combattre la spéculation et les paradis fiscaux.
Concrètement, une monnaie locale complémentaire peut être lancée et gérée par une association. Et les critères de la charte d’engagement écrits de façon la plus participative possible. Comment à Grenoble allons-nous nous organiser ? Quelle gouvernance imaginer pour construire et faire vivre durablement le système ? Quels seront les engagements de la ville de Grenoble et de la métropole ? Ces institutions avec d’autres, comme la Région, permettront-elles de flécher une somme qu’elles dégageront pour financer des paniers solidaires pour les personnes au RSA, comme cela se pratique à Toulouse par exemple ?
Une rencontre jeudi 19 mars 20h, à la plateforme, place de Verdun à Grenoble est organisée.
A suivre….
Olivier Truche et Sylvie Barnezet