Maurice Audin, la fin d’un mensonge d’État

Nous saluons l’initiative du Président Macron de reconnaitre au nom de l’Etat Français, l’assassinat de Maurice Audin.

Maurice Audin était un jeune mathématicien, sur le point de soutenir sa thèse, lorsqu’il est arrêté par les parachutistes du général Massu au début du mois de juin 1957.

Membre du Parti communiste algérien, parti dissous en 1955 mais qui survivait dans la clandestinité et de plus en plus dans l’orbite du FLN, Audin est accusé de porter secours aux « terroristes » algériens, combattus sans relâche par l’armée française.

Il est arrêté peu de temps après l’attentat du Casino de juin 1957 qui coûta la vie à huit personnes et qui en blessa 92 autres.

La version officielle a longtemps été celle de la fuite mais les proches d’Audin n’y crurent jamais. La version officielle de la disparition d’Audin – la fuite – ne tenait pas la route. Aucun historien sérieux n’y crut. Il fallut pourtant attendre janvier 2014 pour qu’un homme vienne révéler ce qui était réellement advenu à Maurice Audin. Cet homme, c’est le général Aussaresses, le bras droit de Massu pendant la bataille d’Alger du premier semestre 1957. « On a tué Audin. On l’a tué au couteau pour faire croire que c’était les Arabes qui l’avaient tué », révèle le général Aussaresses.

Emmanuel Macron note la responsabilité des militaires français dans la mort de Maurice Audin dans ce qu’il appelle « un système légalement institué. » C’est la reconnaissance de la torture, non pas comme fait isolé, mais comme une pratique légalisée. C’est là une rupture très importante dans le discours public de la France sur la torture en Algérie. Après avoir voté une série de lois d’amnistie dans les années 1960, la France se décide, enfin, à regarder les yeux grands ouverts son histoire et notamment les quelques mois de la bataille d’Alger.

Dans le sillage de l’affaire Maurice Audin, la famille Ben Barka se mobilise…