À l’école, comment s’organisera la semaine de cinq jours ?


A Grenoble, où la municipalité a engagé depuis 2009 une réflexion sur les rythmes scolaires et milite depuis pour un retour à la semaine de 4 jours et demi, on se réjouit évidemment de l’annonce de Vincent Peillon. Tout en demandant que l’État mette la main à la poche.

Bien sûr, ce n’est pas encore fait. Mais l’annonce de Vincent Peillon, le tout nouveau ministre de l’Éducation nationale, sur le retour de la semaine de cinq jours à la rentrée 2013 a évidemment été bien accueillie à Grenoble. Très bien accueillie même. Car cela fait longtemps que les rythmes de l’enfant sont ici au cœur des préoccupations des élus, la Ville, rappelle Paul Bron, ayant d’ailleurs été « la première à se lancer dans ce combat-là ».Ce combat, elle l’avait initié début 2009, quelques mois seulement après l’entrée en vigueur de la réforme de l’enseignement primaire (réforme Darcos), instaurant la semaine de quatre jours pour les élèves de maternelle et d’élémentaire. À l’époque, la municipalité avait essayé de peser de tout son poids dans les conseils d’école, après avoir lancé une vaste consultation auprès des parents et des enseignants pour que les établissements grenoblois fassent marche arrière, en vain…

« Nous étions alors un peu seuls et dans ce contexte, il était difficile de faire évoluer les choses, reconnaît aujourd’hui l’adjoint à l’Éducation. Mais cela a changé puisque la réorganisation s’inscrit cette fois dans le cadre d’une réforme nationale. »


« On ne va plus faire de la garderie mais s’impliquer dans les choix éducatifs »

À l’école, comment s'organisera la semaine de cinq jours ?
Une réforme qui, il en est persuadé, se fera forcément, car il en va, selon lui, de « l’intérêt de l’enfant ». Peu importent les couacs donc… « Le recadrage de Jean-Marc Ayrault relevait d’une stratégie politique plutôt qu’éducative… C’est vrai que Vincent Peillon aurait dû mettre quelques formes. En même temps, pendant la campagne, on a bien vu qu’il se dégageait un consensus autour du retour à la semaine de cinq jours, à gauche comme à droite… » Même si, et cela aussi Paul Bron en a bien conscience, « il y a des intérêts en jeu à ne pas négliger… On va pouvoir mesurer la force de certains lobbies, comme ceux du tourisme, avec lesquels il va falloir composer ».Grenoble, en tout cas, se dit « prête ». Certes, le chantier est énorme, mais « 2013, c’est possible », affirme encore l’élu qui voit dans ce changement une opportunité pour la Ville de devenir un acteur important de l’éducation des enfants : « On ne va plus faire simplement de la garderie, mais s’impliquer dans des choix éducatifs. Et cet investissement-là est très intéressant. Bien sûr, il n’y a pas d’autre hypothèse que la Ville prenne le relais de 15h45 à 17h30, voire 18 heures ou 18h30. Nous devrons proposer à la fois un temps d’aide à la scolarité pour les enfants les plus en difficulté, mais aussi de véritables activités culturelles et sportives. »

D’un point de vue financier en revanche, l’investissement ne sera pas vraiment attrayant (lire par ailleurs)… D’où « l’importance de la négociation avec l’État. Grenoble ne pourra pas assumer seule ce désengagement. Je pense qu’un partage, au moins, sera nécessaire pour faire face aux charges supplémentaires. On peut très bien imaginer, par exemple, que les enseignants donnent un peu plus de temps dans le cadre des activités périscolaires ».

Le périscolaire qui, à Grenoble, fera certainement du même coup l’objet d’une vaste refonte après consultation (sur ce point-là, la Ville a retenu la “leçon” du Premier ministre…) avec les enseignants et les parents.

http://www.ledauphine.com/isere-sud/2012/05/22/a-l-ecole-en-isere-comment?image=10A6F6A6-7200-4522-AAF0-C2CDAB2A5392#galery

Article de Gwendoline BEZIAU publié dans le DL du 23/05/2012