Grenoble: une pétition contre le reportage d’Envoyé spécial à la Villeneuve

 

Grenoble: une pétition contre le reportage d'Envoyé spécial à la Villeneuve
Le moins que l’on puisse, c’est que la diffusion du reportage consacré à la Villeneuve dans l’émission Envoyé spécial jeudi sur France 2 fait du bruit à Grenoble… Et suscite surtout l’indignation. Et pas seulement parce que le reportage intitulé « Villeneuve, le rêve brisé » a été présenté comme « un retour », un an après les meurtres de Kevin et Sofiane à Echirolles, alors qu’il a été tourné en janvier dernier, soit seulement quatre mois après le lynchage à mort des deux copains…

 

Stigmatisant, sensationnaliste, racoleur… Les mots ne manquent pas depuis quelques jours du côté des élus grenoblois pour qualifier ce reportage où la parole ne leur est d’ailleurs pas donnée, sans plus d’explications. Et ce samedi, alors que Michel Destot s’est dit « blessé », un certain nombre d’élus, à commencer par Jérôme Safar, son premier adjoint, (mais aussi Paul Bron, Patrice Voir, Abderrahmane Djellal, Morad Bachir-Cherif, Eléonore Perrier…) ont pris l’initiative de lancer une pétition adressée au PDG de France Télévision Rémy Pfilmin. Une pétition dont voici un extrait: « Nous étions nombreux à redouter une nouvelle présentation stigmatisante de la Villeneuve, et les contacts que la journaliste a noués lors de son court passage à Grenoble avaient accru cette crainte. Tout le quartier a évoqué alors sa recherche incessante d’armes visibles à l’écran. Chaque personne interviewée a eu le sentiment, malgré ses dénégations, que seuls le sensationnel et le négatif l’intéressaient, ainsi que le misérabilisme anxiogène, dans sa quête d’une femme élevant seule ses enfants capable de décrire ses difficultés. Si la journaliste s’est heurtée à autant de méfiance de la part des habitants, c’est que, loin d’une omerta trop facilement évoquée, ceux-ci ont refusé d’endosser les rôles caricaturaux qui leurs étaient destinés.Il ne s’agit en aucune façon de nier ici les problèmes que connaît la Villeneuve. Dans ce quartier, comme dans beaucoup d’autres dans notre pays, les difficultés économiques et sociales sont lourdes et nous agissons inlassablement pour améliorer le quotidien et redonner de l’espoir. (…) Comment ne pas montrer, même brièvement, la vitalité associative qui fait la richesse quotidienne de la Villeneuve ? Comment ne pas évoquer les services publics, les équipes pédagogiques, les travailleurs sociaux, les éducateurs sportifs qui rendent possibles tant de belles réussites humaines et professionnelles ? Pas un sourire d’enfant, pas une note positive. Tout est cynisme et provocation dans ce reportage. »

Article publié par Grenews le 28 septembre 2013