Compte-rendu de l’apéro du 19 mars 2024 de GO citoyenneté avec Alain Faure

Compte-rendu de l’apéro du 19 mars 2024 de GO citoyenneté

GO citoyenneté avait invité lors d’un apéro de Go le 19 mars 2024, Alain Faure, politiste et chercheur, directeur de recherche en science politique au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), pour échanger sur les enjeux métropolitains et en se posant notamment la question de la place du territoire métropolitain dans les prochaines élections municipales.

Alain Faure pose 3 inquiétudes :

  1. L’idéal métropolitain est invisible: Ces dernières années, la gauche s’est focalisée sur les fractures de la société, or, selon lui, il faudrait plutôt travailler sur les liens qui nous réunissent, ce qui fait que nous sommes ensemble. Grenoble serait l’archétype de l’exacerbation des fractures, notamment territoriales, à l’inverse d’une pensée inter territoriale solidaire comme l’a pensé depuis maintenant de nombreuses années, GO Citoyenneté. En tout cas, la ville centre ne parait pas porter une ambition métropolitaine. Or, la scène métropole devrait, selon Alain Faure dépasser les clivages et être englobante.
  2. Les élues et élus auraient du mal à « imprimer », sauf de façon radicale: Dans l’image d’un politique, se mêle sa personnalité et sa vision politique. C’est une histoire, un récit qu’il faut raconter et incarner. Mais pas seul, des médiateurs doivent porter le récit, c’est ce qui semblerait manquer aujourd’hui. Le monde politique s’accélère et peut rendre fou.
  3. Les citoyennes et citoyens sont contrés sur leur « nombril » : Les institutions ne feraient pas leur travail et floueraient les citoyennes et les citoyens. Certaines et certains se positionnant en « vigilantistes » ; avec à la fois une tendance populiste et une tendance d’exacerbation des identités mettant à mal le collectif républicain en se focalisant sur les colères.

Le débat qui a suivi a posé quelques pistes.

Les évolutions sociales et économiques de la métropole grenobloise demeurent positives, mais fragiles. Grenoble et son territoire est-il toujours le laboratoire historique ? Il faudrait reposer le sens, les valeurs d’un territoire partagé, mais cela est complexe de porter un projet politique métropolitain alors que le suffrage universel direct métropolitain n’existe pas. Comment faire en sorte que les communes se sentent parties prenantes d’un projet métropolitain, en dépassant une relation de redistribution, alors que l’Etat s’éloigne ?

 

A lire :

Paul Mistral, militant révolutionnaire : parcours d’un maire modernisateur du premier Xxe siècle, par Nicolae Salat, éditions PUG

Le temps des liens, par Martin Vanier, éditons de l’Aube

Portrait identitaire de Territoire Grenoble-Alpes, par Sophie de Paillette, septembre 2022

Add a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.