Le maire de Grenoble rejette la pétition « citoyenne » des Unions de Quartier.
Afin de permettre une « reconquête » de l’espace public ( moins de voitures en ville) et pour des difficultés financières ( 2,4M€ de recettes attendues) la ville de Grenoble a augmenté les tarifs de stationnement des résidents en Juin 2016.
Profitant de la possibilité d’ouvrir un débat en Conseil Municipal avec une pétition de plus de 2000 signatures, Le CLUQ, Comité de Liaison des Unions de Quartier, qui en a recueilli 2613, est donc venu présenter son projet lors du CM du 26 Septembre.
Son argumentation : appliquer l’engagement N°49 de la majorité sur le stationnement en ville : « concertation, diagnostic, hypothèses et mises au débat avant décision ».
Voir notre article précédent : http://go-citoyennete.fr/?p=3253
Nous avons assisté, ce soir là, à un véritable dialogue de sourds, entre les habitants et les élus de la majorité …conclu par le rejet de la requête du CLUQ par le Maire et un renvoie à une « votation citoyenne » avec un argument choc : « cela aurait des conséquences financières insoutenables pour la ville« .
Et pourtant c’était bien là, le meilleur ( ou le pire !) scénario pour expérimenter cette nouvelle forme de participation :
- – Une pétition qui n’était pas politicienne : portée ni par la droite, ni par l’opposition de gauche, ni par des opposants
- – Une pétition déposée par un collectif de citoyens légitime depuis longtemps à Grenoble
- – Une pétition qui demande seulement plus de concertation, du diagnostic partagé et plusieurs hypothèses
- – Une pétition qui ne remet pas en cause le plan d’austérité de la ville
- – Une pétition qui, dans sa procédure, ne grèvera pas le budget de la ville.
Bref les meilleurs des ingrédients pour valider cette démarche. Et bien non !!, la majorité , chantre de la démocratie participative et qui avait l’occasion d’appliquer son principe de co construction à la demande des habitants, a décliné l’offre. Sidérant.
Vous pouvez écouter des extraits vidéo de plusieurs interventions ci dessous :
°L’argumentaire déployé par Gilles Namur le Président du CLUQ
°La réaction de Paul Bron
°La décision du Maire
Maintenant le CLUQ peut décider ( ou non) de poursuivre par une votation citoyenne, qui se déroulera entre le 10 et le 14 Octobre et qui devra recueillir 20 000 voix pour être appliquée.
Pourquoi une jauge de 20 000 voix ? parce que c’est le total des voix obtenues par la majorité lors des élections municipales… Mais cela après une campagne de 6 mois, alors que le CLUQ ne dispose que de 2 semaines pour mobiliser des électeurs, sur un sujet qui n’est pas des plus mobilisateurs dans certains quartiers de la ville.
C’est donc mission impossible. Mais c’est aussi un passage obligé, ne serait ce que pour mettre à l’épreuve cet outil. On peut supposer qu’avec un score de 4 à 8000 votants, la pétition sera déjà un réel succès… par contre qui osera ensuite se lancer dans l’aventure ?
Vous pouvez aussi consulter l’article du DL du 27 Septembre ici : dl
Et celui de Plac’grenet : http://www.placegrenet.fr/2016/09/28/debat-petition-cluq-ville-de-grenoble-reste-positions/103432
Je peine à comprendre l’actuelle majorité municipale, laquelle continue à s’enferrer dans une attitude qui ne peut, à terme, que susciter le rejet de la population grenobloise, particulièrement -et c’est bien dommage!- celui des forces vives qui l’avaient pourtant conduite à la victoire politique, et qu’elle commence à décevoir, par manque de concertation ! …
C’est de l’autisme !
Saura-t-elle se ressaisir, changer de cap et se mettre à l’écoute ??? (…)