Avec la disparition de Paul Muzard, c’est toute une partie de l’histoire locale du soutien aux travailleurs algériens et plus globalement de la défense des droits des étrangers qui nous reste en mémoire.Président d’honneur du MRAP, premier permanent de l’ADCFA ( association de défense franco algérienne) en 1955 puis Directeur de l’ADATE ( Association dauphinoise pour l’accueil des Travailleurs Étrangers) de 1975 à 1992, ce prêtre ouvrier a consacré sa vie aux autres, aux pauvres et aux immigrés de toutes origines.Il a su donner à l’ADATE une dimension départementale reconnue, au plus prés des difficultés journalières que rencontrent les étrangers pour s’intégrer dans notre pays : les difficultés de langage pour se faire comprendre, la méconnaissance de ses droits, la culture de l’entre deux dans l’ici et la bas, la difficulté de vieillir et de mourir ici, les problèmes d’identité quand on est bi culturel, la pauvreté et l’intolérance qui touchent plus durement les étrangers.
Sa revue « Les autres » qu’il tirait seul à la ronéo, fut l’ancêtre de la revue « Écarts d’identité ».Auteur de « En finir avec la guerre contre les pauvres » (Temps des Cerises, 2000) Paul Muzard ne cessait de faire le lien entre le combat contre le racisme et celui contre la misère, parce que la justice sociale est indispensable au respect de l’Autre et à la paix. En 2006, il publie « Algériens en Isère 1940-2005. Pour mémoire » puis, en 2009 « l’exploitation des pauvres toujours en marche » où il aborde les questions de l’esclavage et de la colonisation et termine par cette phrase : « il est temps de nous réveiller »
Sa revue « Les autres » qu’il tirait seul à la ronéo, fut l’ancêtre de la revue « Écarts d’identité ».Auteur de « En finir avec la guerre contre les pauvres » (Temps des Cerises, 2000) Paul Muzard ne cessait de faire le lien entre le combat contre le racisme et celui contre la misère, parce que la justice sociale est indispensable au respect de l’Autre et à la paix. En 2006, il publie « Algériens en Isère 1940-2005. Pour mémoire » puis, en 2009 « l’exploitation des pauvres toujours en marche » où il aborde les questions de l’esclavage et de la colonisation et termine par cette phrase : « il est temps de nous réveiller »
Paul Muzard était un homme droit, un homme debout, pétri de convictions solidaires et de spiritualité militante qui inlassablement voulait mobiliser les élus de Bourgoin, de Pont de Chéruy, de Chavanoz, de Livet-Gavet ou d’Échirolles autour de la défense des immigrés.
Il restera dans nos mémoires comme un homme touchant, sincère, resté toute ta vie, fidèle à ses valeurs.
Paul Bron
Ancien directeur de l’ADATE de 1992 à 2008.
Photo Paul Muzard en 2008 à l’Adate