Le cahier de doléances des 1ers États Généraux des migrations.

Nous reproduisons le cahier de doléances diffusé lors des 1ers ÉTATS GÉNÉRAUX des migrations, le 3 décembre 2016, à la MC2, à Grenoble
Ci dessous le texte d’introduction puis le PDF complet.

« Nous présentons dans ce cahier de doléances et de propositions, le travail de 7 groupes de réflexion du collectif Migrants en Isère, complété par le séminaire du 2 novembre qui a réuni 180 personnes (45 associations, 8 collectifs citoyens solidaires, des migrants, des universitaires, des étudiants et des citoyens).
Notre démarche, construite à partir du quotidien des migrants et des expériences vécues, citoyennes, professionnelles et bénévoles, permet de formuler des constats critiques ainsi que des propositions concrètes qu’il est possible de mettre en œuvre rapidement en association avec nos collectivités territoriales.
Notre constat met en évidence de nombreuses décisions arbitraires dans le traitement par l’État des demandeurs d’asile et des demandeurs de titres de séjour. Les migrants en cours de procédure, qui peut durer des années, n’ont souvent aucun droit. Les formalités administratives pour régulariser le droit au séjour sont compliquées, au-delà du raisonnable, multipliant les obstacles pour déposer une demande.
Le droit au logement et à l’hébergement d’urgence, qui est pourtant une des obligations de l’Etat, n’est pas respecté dans nombre de cas et des « migrants » sont à la rue. Le droit au travail, le plus souvent interdit, est pourtant bien une condition minimale pour se prendre en charge et s’insérer. Le droit à l’éducation est malmené par l’Éducation nationale pour les enfants de moins de 16 ans du fait de l’absence de formation adaptée et de stabilité géographique et refusée pour les enfants de plus de 16 ans. Les droits sociaux sont bafoués par le Conseil départemental et souvent par les Caisses d’Allocation Familiales. Le droit à la santé, droit fondamental s’il en est, suspect de fraude pour les demandes de titre de séjour, est très mal couvert par l’Aide médicale d’État. Tous ces droits sont pourtant ceux défendus pour tous depuis des décennies au plan international comme dans notre pays.
Ces États généraux sont l’occasion d’en débattre, de donner la parole aux migrants et aux citoyens, de permettre une perception objective de la réalité des phénomènes migratoires dans notre pays, de leurs origines, de leurs évolutions dans le temps, de discuter des peurs qui
nourrissent la xénophobie et le rejet de l’étranger.
Nous voulons que ces États généraux soient une caisse de résonance pour que se développent toujours plus les solidarités citoyennes, ici à Grenoble, dans la Métropole et au-delà dans toutes les communes de notre région, pour faire que notre territoire devienne un lieu d’humanité, de respect et d’évolution des droits les plus élémentaires et ainsi permettre à ceux qui cherchent un avenir chez nous d’y vivre dans la dignité. »

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