Demandeurs d’asile et Roms

Jean – Philippe Motte

Grenoble voit affluer ces derniers mois des personnes arrivant des pays de l’est dans des conditions extrêmement précaires. Quelle ligne de conduite nous faut-il adopter ? Comment faire pour que les « droits et devoirs » de tous soient assurés : les nôtres à leur égard et les leurs au regard des règles de vie commune ?

Il convient de distinguer deux types de situation :
– les demandeurs d’asile arrivant notamment des pays de l’ex Yougoslavie qui ne font pas partie de l’Union Européenne et relèvent de démarches spécifiques.
– les Roms, venant le plus souvent de Roumanie, pays de l’UE, ayant la liberté de circulation à l’intérieur de l’union.

Les demandeurs d’asiles sont d’autant plus nombreux à Grenoble que depuis un an, la préfecture de l’Isère regroupe les demandeurs d’asile des départements de la Drôme, et des deux Savoie ; leur rythme d’arrivée mensuel a augmenté de 50 % au cours de cette dernière période passant d’une centaine à environ 150. Il n’y a pas le même afflux de Roms : leur nombre oscille autour de 3 à 400 personnes dont une proportion difficile à estimer est dans le va et vient avec la Roumanie.

Dans tous les cas de figure la responsabilité de l’ accueil appartient à l’Etat garant de la solidarité nationale : c’est à la Préfecture d’assurer l’hébergement des familles dans des conditions minimum de dignité. Elle le fait de manière insuffisante en terme d’engagement politique et financier. Les collectivités locales et associations ont également un rôle à jouer mais sous l’impulsion et l’implication de l’Etat. Elles ne peuvent pallier aux défaillances de celui-ci ; nous le voyons bien tous les jours au regard de la situation des familles, littéralement à la rue et en grande détresse et ce malgré la grande mobilisation des associations et du CCAS.

Notre engagement politique doit viser à :
– obtenir que l’Etat respecte les lois françaises et les conventions européennes qui lui font obligation d’accueillir tout demandeur d’asile dans des conditions dignes pendant la période d’instruction de sa demande,
– partager avec les communes de l’agglomération, et à l’échelle du département l’offre de sites d’accueil et d’hébergement pour les populations arrivant sur notre territoire,
– dialoguer, s’exprimer sur ce sujet avec nos concitoyens.
– faire en sorte que celles des familles Roms qui le souhaitent puissent s’inscrire dans un processus d’insertion sociale et professionnelle et de scolarisation des enfants,
– militer en faveur des partenariats européens de co développement, notamment avec la Roumanie et plus largement les pays des Balkans.