Pour une intercommunalité efficace et démocratique

Texte de travail : CA du jeudi 26 mai 2011

Après avoir mené des réflexions approfondies sur l’évolution de la région grenobloise et organisé des débats dans lesquels des élus et des habitants de communes du Grésivaudan, du Voironnais, du Vizillois et de l’agglomération grenobloise ont pu faire part de leur point de vue, GO Citoyenneté juge utile de donner son point de vue sur les projets de regroupements intercommunaux en cours de discussion.

Il faut pour cela partir d’un constat, celui de l’interdépendance de plus en plus forte entre les communes qui forment la zone d’emploi de Grenoble. Dans la majorité des communes les habitants travaillent dans une commune extérieure à la leur, leur situation dépend donc fortement de l’évolution des activités de ces communes. D’autre part de nombreux services (santé, commerces, formation, etc.) ne sont disponibles que dans d’autres communes, parfois éloignées des lieux d’habitation. C’est ainsi que le  » bassin de vie  » au sein duquel vivent les habitants de la région grenobloise s’élargit à un vaste territoire.

La nécessité d’une autorité politique locale capable de gérer un projet d’ensemble des communes de la région est donc évidente. Il faut en effet pouvoir maîtriser le développement en tenant compte de l’ensemble des activités. Ceci est vrai pour l’implantation d’activités industrielles et de recherche, dont l’importance est particulièrement forte dans notre région, mais aussi pour le développement d’une agriculture de proximité pour les habitants, autant que pour l’organisation des relations entre la ville, la montagne et les activités de tourisme. Le maintien d’une position forte de la région grenobloise parmi les métropoles européennes et la mise en œuvre d’un développement urbain et rural répondant aux exigences, notamment climatiques, du XXI éme siècle supposent une coordination efficace des différents acteurs de la région.

Dès maintenant de nombreux problèmes de coordination se posent en matière d’aménagement, de construction de logements, de localisation des zones d’activité et d’emploi, de transports individuels et collectifs, d’eau et d’assainissement et de la répartition des compétences correspondantes entre les diverses collectivités territoriales.

Pour ces raisons, GO Citoyenneté est favorable à un rapprochement entre les différentes autorités intercommunales et à l’instauration d’une autorité commune capable de réaliser un projet cohérent et crédible et disposant pour cela des compétences nécessaires. L’important est répondre aux exigences d’une coordination efficace et d’une démocratie locale réelle.

On mesure bien la difficulté d’un tel projet qui ne peut aboutir qu’à l’issue de débats et de discussions avec l’ensemble des populations concernées. Il faut en effet maintenir et même renforcer les liens sociaux, relationnels, culturels qui se sont construits au cours du temps, dans les quartiers et les communes mais aussi avec des communes impliquées dans d’autres regroupements intercommunaux. Mais il faut aussi sortir d’une situation où trop peu d’acteurs ont une vision d’ensemble de l’avenir de la région et les moyens de la défendre face aux décideurs publics et privés, nationaux et internationaux.

Dans cette perspective, la création d’un pôle métropolitain associant l’agglomération grenobloise au pays voironnais et ultérieurement à d’autres territoires du sillon alpin ( le Grésivaudan notamment) nous paraît positive.

Parallèlement le projet d’une communauté urbaine centrée sur Grenoble et l’agglomération et regroupant toutes les communes en interaction forte avec les communes de la Métro ( dans le sud grenoblois notamment, mais aussi dans les balcons sud de chartreuse) nous paraît devoir être étudié et débattu avec toutes les parties concernées.

Pour cela il s’agit d’aborder en toute clarté les questions qui se posent. On voit bien que deux domaines sont particulièrement sensibles, celui de la fiscalité et de la solidarité entre les différents territoires de la région, celui de l’organisation de l’autorité publique et de la vie démocratique d’un ensemble de plusieurs centaines de milliers d’habitants : quelle place pour les communes, les quartiers et les regroupements existant, dont certains existent de très longue date ? quelle place pour les organisations de citoyens dans la gestion quotidienne et dans la préparation des décisions stratégiques ?

Ces questions peuvent trouver une solution dès lors que la volonté existe de faire prévaloir l’intérêt général de la région grenobloise. Il est urgent pour cela que les citoyens des différentes communes concernées puissent être informés des enjeux réels du processus en cours et faire entendre leur voix.

A. Blanc-Tailleur, M. Hollard, JP Motte